UNE "SITUATION D’ABANDON" : LES SINISTRÉS DE L’INCENDIE DE VAULX-EN-VELIN DÉNONCENT UN MANQUE DE PRISE EN CHARGE

La trentaine de familles évacuées de l’immeuble sis au 12, chemin des Barques dans la nuit du 15 au 16 décembre dernier déplore une différence de traitement par rapport aux victimes de la rue de Tivoli, à Marseille.

L’effondrement d’immeubles rue de Tivoli, à Marseille, a sans doute réveillé quelques vieux démons du côté de Vaulx-en-Velin. Cette commune de la métropole de Lyon a, elle aussi, connu un drame nocturne mortel. En décembre dernier, un incendie a pris au rez-de-chaussée d’un immeuble puis s’est répandu jusqu’aux étages. Avec un bilan terrible à la clé : dix morts, dont quatre enfants, et 24 blessés.

Aujourd’hui vidé de ses habitants, l’immeuble du 12, chemin des Barques présente toujours une façade noircie et des volets clos. La trentaine de familles qui ont perdu leur logement sont elle aussi gagnées par un sentiment d’"abandon".

Regroupées en collectif, elles alertent sur leur situation dans un communiqué publié ce lundi. "Les sinistrés déplorent l’absence de prise en considération de leur situation, et la différence de traitement avec les sinistrés de Marseille", résume Yves Hartemann, leur avocat.

Plusieurs griefs

Les victimes de l’incendie de Vaulx-en-Velin l’assurent : "aucune aide financière ne leur a été apportée, par les pouvoirs publics ou les assurances". De même que "certains sinistrés sont encore logés dans des conditions très précaires", alors que la préfecture avait promis des logements pérennes d’ici à la fin du mois de janvier.

"Les victimes, malgré ce drame, ont dû se prendre en charge personnellement avec l’aide de la FENVAC (Fédération nationale des Victimes d’Attentats et d’Accidents collectifs) pour créer une association de victimes, obtenir un accompagnement psychologique, et saisir la justice", peste encore le collectif.

Autre grief soulevé par les sinistrés rhodaniens : aucun comité local d’aide aux victimes (CLAV) n’a encore vu le jour dans le Rhône, "malgré de nombreuses demandes".

"Mesures concrètes"

Le collectif estime que la situation est "tout autre" à Marseille. Une situation qui alimente un sentiment d’injustice.

"Avance financière d’urgence aux sinistrés pour faire face aux besoins immédiats", "prise en charge des frais de relogement pour les habitants ayant dû être évacués, pour une période pouvant aller jusqu’à deux mois" : les sinistrés marseillais bénéficient de "mesures concrètes", suggère le collectif, sous l’impulsion de la mairie, de la préfecture et des assureurs.

"Les victimes de Vaulx-en-Velin ne sont-elles pas suffisamment estimables pour bénéficier d’un traitement identique par les pouvoirs publics, et être financées par les assurances", font mine de s’interroger les victimes de Vaulx-en-Velin.

Pour donner plus d’écho à leurs revendications, ces dernières tiendront une conférence de presse ce mardi, à 15h. Elles entendent profiter des micros tendus pour pointer du doigt le "mépris" dont elles souffrent.

Le lendemain, le collectif sera reçu par le délégué interministériel d’aide aux victimes, auprès de qui ils dénonceront une "situation inacceptable".

En parallèle, l’enquête ouverte pour "dégradation volontaire ayant entraîné la mort" se poursuit. Tant qu’il en sera ainsi, aucune décision ne sera prise quant à l’avenir du 12, chemin des Barques.

Article rédigé par Florian Bouhot publié sur le site de BFMTV : https://www.bfmtv.com/amp/lyon/une-situation-d-abandon-les-sinistres-de-l-incendie-de-vaulx-en-velin-denoncent-un-manque-de-prise-en-charge_AN-202304240595.html

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