Le site d’investigation Médiacités révèle ce mardi l’existence d’une immense poubelle à ciel ouvert, au sud de l’ancienne usine AZF à Toulouse, et que Total n’a jamais dépollué.

On pensait que tout avait été dit dans le dossier AZF, depuis l’explosion de l’usine chimique le 21 septembre 2001 à Toulouse. Mais le site d’investigation Médiacités révèle ce mardi l’existence d’une méga-poubelle au sud de l’ancienne usine dans lequel, pendant des décennies des déchets ont été accumulés. Une décharge qui, contrairement au site de l’ex-usine, n’a jamais été dépolluée par Toulouse.

Au total, selon Médiacités, 460 000 m3 de déchets (soit l’équivalent de 123 piscines olympiques) ont été déversés dans ce terrain qui appartient toujours à Total. Il est situé sur la rive gauche de la Garonne près des célèbres ballastières, ces terrains de l’Etat ont sont immergés dans de profonds puits des bandelettes de nitrocellulose dont l’Etat repousse, année après année, la dépollution.

Médiacités rappelle qu’en 1981, le préfet a pourtant classé le site "biotope" pour protéger la faune et la flore !

Mais l’enquête de Médiacités révèle qu’un rapport de la direction régionale de l’industrie (aujourd’hui Dreal) de 2007 avait révélé des traces "d’arsenic, de cadmium, de cuivre, de molybdène, de nickel et de zinc au droit et en aval du terril". "Des traces de phénol" et "de trichloroéthylène et de tétrachloroéthylène sont observées en amont du terril et dans une moindre mesure en son centre", tout comme des "concentrations en chlorobenzène". Une pollution qui se déverse dans les eaux souterraines et dans la Garonne toute proche !

La préfecture, contactée par Médiacités, ne s’inquiète pas outre mesure : pour l’Etat, il n’y a aucune trace de pollution hors du site.

L’ensemble de l’enquête de Médiacités est à lire sur ce lien. Médiacités est un site d’investigation qui travaille sur plusieurs villes de province, dont Toulouse. Il produit plusieurs enquêtes par semaine. Ce site est accessible sur abonnement.

Source : francetvinfo.fr
Auteur : Fabrice Valéry
Date : 4 juillet 2017