A Toulouse, dimanche 20 mars, était organisée une journée pour ne jamais les oublier : Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Jonathan Sandler, Gabriel Sandler, Arié Sandler, Myriam Monsonégo.
Du 11 au 19 mars 2012, Toulouse, ses environs et la France toute entière étaient plongés dans l’angoisse. Trois actes odieux étaient successivement perpétrés par le terroriste Mohamed MERAH.
Cette vague meurtrière débutera avec l’assassinat du militaire, Imad Ibn Ziaten. Pensant avoir rendez-vous avec l’acheteur de sa moto, il se retrouvera en fait face à Mohamed Merah qui le tuera avec son arme.
Quatre jours après, le 15 mars, tandis qu’ Abel Chennouf, Mohamed Legouad et Loïc Liber, trois militaires âgés de 24 à 28 ans, tiraient de l’argent à un distributeur proche de leur caserne à Montauban, le terroriste assassinait les deux premiers et blessait grièvement le troisième homme, aujourd’hui tétraplégique. La même arme était utilisée que lors de la première attaque et le même processus de fuite était employé, à scooter et criant « Allahu akbar ».
Le 19 mars, le terroriste continuait son périple meurtrier, et cette fois-ci visait des enfants. Il se rendait à l’école juive Ozar Hatorah à 8 heures. Descendant de son scooter, il ouvrait le feu en direction de la cour d’école. Il tuait en premier le professeur et rabbin, Jonathan Sandler, et ses deux fils, Gabriel, 3 ans, et Arié, 6 ans. Il poursuivait ensuite Myriam Monsonégo, 8 ans, fille du directeur de l’école et l’assassinait en tirant deux balles.
Le 22 mars, l’assaillant était abattu à son domicile par les forces de l’ordre après plus de trente heures d’échanges armés.
Au lendemain du dixième anniversaire de ces attentats, en présence de 2000 invités, le Président de la République, Emmanuel Macron, aux côtés de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, et le Président israélien, Isaac Herzog, se rassemblaient à Toulouse pour rendre hommage aux sept victimes de « la barbarie ».
Ce moment de recueillement, d’hommage et de parole a débuté le matin dans la cour de l’école Ozar Hatorah, aujourd’hui appelée Ohr Torah. Ici, devant l’Arbre de vie érigé en souvenir des victimes sur lequel sont inscrits leurs noms, se sont retrouvés d’anciens élèves, présents lors de l’attentat, aux côtés du directeur de l’école Yaacov Monsonégo, dont la fille Myriam a été assassinée.
Samuel Sandler, le père et grand-père de Jonathan, Gabriel et Arié, a prononcé un discours devant une assistance émue : « Depuis ce carnage, je vis sous anesthésie. Comme un fantôme, dont les émotions sont effacées (…). »
Le Président de la République, Emmanuel Macron a ensuite rendu un hommage à chaque victime, déclarant : « Nous sommes ensemble pour vaincre le terrorisme sous toutes ses formes et anéantir l’antisémitisme » avant que le Président Israélien ne prenne la parole : « Rien ne justifie l’assassinat d’enfants. Il n’y a et n’aura ni raison, ni justification aux actes des terroristes où qu’ils soient perpétrés ».
La présence du Président Macron était jugée indispensable pour les personnes présentes démontrant que la République est derrière la communauté juive pour lui apporter son soutien et lutter ensemble contre l’antisémitisme en France.
Plus tard, le cortège s’est rendu dans une salle de concert du centre-ville où les proches des victimes ont lu des textes sur fond d’hommages musicaux.
La FENVAC, profondément marquée par ces attaques à l’image du pays tout entier, rend hommage aux sept victimes dont la vie a été injustement retirée il y a dix ans et ce dès l’enfance. Nous adressons nos pensées à leurs proches et nous assurons notre soutien aux survivants de ces actes odieux.
Si la justice est passée depuis plusieurs années maintenant, nous savons les traces indélébiles causées par le terrorisme. Nous restons donc mobilisés pour aider celles et ceux en ressentant le besoin dans leur parcours vers la résilience.
Nous n’oublions pas.
