Les familles des victimes des attentats "atterrées" par l’attitude de Jawad Bendaoud

Jeudi, devant le tribunal correctionnel de Paris, le logeur des terroristes du 13-Novembre a choqué les parties civiles en adoptant un comportement quasi-surréaliste.

TÉMOIGNAGE

C’est un prévenu sans filtre qui s’est exprimé jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris. Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes du 13-Novembre, assure qu’il ne savait pas qui il hébergeait. Multipliant les digressions et les tournures désinvoltes, Jawad Bendaoud a donné la désagréable impression qu’il tentait d’amuser la galerie. Un comportement qui a sidéré les parties civiles.

"Absolument aberrant". Patricia Correia a perdu sa fille dans les attentats. Jeudi, au tribunal, elle a eu le sentiment de se retrouver "dans une comédie théâtrale". "Je me demandais si j’étais dans la réalité. Ce que j’ai ressenti, c’est que c’est un excellent comédien. C’est absolument aberrant", témoigne-t-il au micro d’Europe 1. Pressé de questions par la présidente, Isabelle Prévost-Desprez, Jawad Bendaoud a "réponse à tout", et tient "des propos irrespectueux envers la juge", dénonce Patricia Correia. "Ils racontent des histoires qu’on n’a pas du tout besoin de connaître, de leur vie privée. Ils vivent de la drogue, de l’économie souterraine. Et ils le disent ! ’Je me roule un joint… Je me fais des lignes…’ On n’en a rien à faire, on n’est pas là pour ça. Nous, on veut la vérité. Je me demande où je suis !", s’emporte la mère de famille.

Des réponses choquantes. Au tribunal en effet, interrogé sur ce qu’il faisait quand Mohamed Soumah - son "associé" dans un trafic de drogue, et surtout l’homme qui lui présente Hasna Aïtboulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud - l’appelle, le soir du 17 novembre, Jawad Bendaoud répond nonchalamment : "Je suis formel. J’étais dans ma salle de bain, tout nu et rempli de mousse." Évoquant sa consommation de drogue, le logeur glisse : "La cocaïne, je ne sais pas s’il y a des consommateurs ici, mais c’est terrible : je prends un gramme, deux grammes, et pic et pic et colégram…" Des petites phrases qui n’ont pas du tout amusé l’auditoire. "Je suis venue pour écouter un procès suite aux attentats, suite à l’assassinat de ma fille et de son compagnon", souligne Patrica Correia. "Quand je vois ça, je suis atterrée".

Date : 26/01/18
Auteur : Chloé Triomphe
Source : Europe 1

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