INCENDIE DE VAULX-EN-VELIN : LE DOULOUREUX PARCOURS DES VICTIMES SINISTRÉES

Si le traumatisme lié à l’incendie est toujours bien présent, les difficultés administratives et juridiques s’accumulent désormais pour les victimes directes et indirectes du drame survenu en décembre dernier à Vaux-en-Velin.

"Un sentiment d’abandon" : c’est ce que dénoncent les habitants de Vaulx-en-Velin (Rhône), près de cinq mois après le terrible incendie survenu dans le quartier Mas du Taureau. Dix personnes, dont quatre enfants, avaient perdu la vie dans la nuit du 15 décembre.

Le défi du relogement et le temps long de la Justice

Sur 27 familles, 11 sont toujours en attente d’une solution pérenne de relogement. Quatre familles sont actuellement prises en charge à l’hôtel. "Avec dans un cas, une seule pièce pour une famille entière. Cette situation est inacceptable", défend Yves Hartemann, leur avocat. "Et encore, on se demande où en serait si ce collectif d’habitants ne s’était pas créé."

"Sur le plan pénal, l’instruction est en cours et elle risque de prendre un certain temps. Pour obtenir une indemnisation, les victimes peuvent saisir la justice sur le plan civil, avec une solution à l’amiable dans un premier temps", poursuit l’avocat. À condition de trouver un accord avec l’assureur de la copropriété incendiée.

En attendant, les membres de l’association espèrent pouvoir s’appuyer sur les dons et les cagnottes mises en place.

L’association reçue par une délégation interministérielle

Parmi les autres revendications de l’association, la mise en place d’un Comité Local d’Aides aux Victimes (CLAV) qui permet de mieux coordonner les services. "On ne comprend pas qu’il n’ait pas été mis en place dans l’urgence. On ne comprend pas pourquoi aucune réponse ne nous est adressée", affirme Sophia Seco, directrice de la fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs.

Une réunion doit justement avoir lieu ce mercredi 26 avril entre l’association et la déléguée interministérielle d’aide aux victimes, rattachée au ministère de la Justice.

"Ce qu’on demande, c’est aussi que tout le monde puisse être compatissant. Parfois ce n’est pas le cas, les gens s’attendent à ce qu’on ait déjà tourné la page après plusieurs mois. Mais ça reste difficile. On fait ce qu’on peut, y compris pour aider les enfants. On trouve des rendez-vous chez le pédopsychiatre, qui ne sont pas intégralement remboursés... Ce qu’on veut, c’est de l’entraide et pas du jugement", explique enfin Anissa, sinistrée et membre de l’association.

Une cellule "relogement" se réunit toutes les semaines

Contactée, la préfecture du Rhône assure que "toutes les familles ont reçu une ou plusieurs propositions de relogement" et rappelle qu’"une cellule de relogement mobilisant les services de l’Etat, de la Métropole et de la ville de Lyon se réunit toutes les semaines pour faire un point sur la situation de chacun des ménages à accompagner vers un relogement."

Par ailleurs, les associations d’aides aux victimes mobilisées dans la foulée de l’incendie sont toujours associées au processus.

"L’accompagnement vers le relogement des victimes se poursuivra le temps qu’il le faudra. L’ensemble des acteurs et notamment l’Etat maintiendront un haut niveau d’engagement pour soutenir les victimes", assurent enfin les services de la préfecture du Rhône.

Un budget d’environ 1 million d’euros est mobilisé pour renforcer la sécurisation des 13 copropriétés du quartier du Chemin des Barques.

Article rédigé par Léa Duperrin paru sur https://www.radioscoop.com/infos/incendie-de-vaulx-en-velin-le-douloureux-parcours-des-victimes-sinistrees_272962

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