IMMEUBLES EFFONDRES A MARSEILLE : COMMENT PROCEDENT LES ENQUETEURS ?

Désormais, les enquêteurs s’attachent à identifier les victimes et à déterminer les origines de la déflagration qui a coûté la vie à six personnes à Marseille.

Marins-pompiers, police judiciaire de Marseille (Bouches-du-Rhône), saisie pour « homicides involontaires » et enquêteurs de la police technique et scientifique (PTS). Tous arpentent depuis dimanche les décombres de l’immeuble soufflé par une explosion, au 17 rue de Tivoli dans le centre animé de la cité phocéenne.

Objectifs : identifier les corps des victimes et comprendre ce qui a provoqué la déflagration qui a partiellement emporté les immeubles voisins du 15 et du 19.

D’abord l’identification des corps
Ce mardi, à la mi-journée, deux personnes se trouvaient encore sous les gravats, et les corps de trois femmes et un homme, sur les six extraits ces dernières heures, ont pu être identifiés.

Comme dans les situations de catastrophe naturelle, les experts de l’Institut médico-légal (IML) compareront les ADN des victimes avec ceux de proches de disparus ou avec des objets leur ayant appartenu. Des comparaisons dentaires pourront également être effectuées, détaille BFM.

Déterminer l’origine de l’accident

Par la suite, il s’agira de comprendre comment cet immeuble, non classé comme vétuste ou en péril, a pu imploser sans prévenir dans la nuit de samedi à dimanche, endommageant par la même occasion les bâtiments adjacents.

Selon Jean-Pierre Cochet, adjoint à la sécurité civile et à la gestion des risques, 44 enquêteurs « sont en train de se livrer à des analyses, à des comparatifs », pour déterminer les origines de la déflagration. Des bonbonnes de gaz devraient être récupérées et être analysées, ainsi que des gravats, pour déterminer l’éventuelle présence d’hydrocarbures, répandus par un tiers.

En attendant l’identification des deux corps encore anonymes, deux personnes seraient donc a priori toujours sous les gravats. Mais le travail des marins-pompiers, à l’œuvre 24 heures sur 24, est de plus en plus « périlleux », et ceux-ci travaillent désormais uniquement à la main, en raison « d’un danger très important sur la stabilité de l’immeuble du 19 », qui menace de s’effondrer, avertit Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille.

Les enquêteurs continuent de remonter la piste d’une « explosion au gaz », insiste Dominique Laurens, procureur de Marseille. Selon la magistrate, seuls les appartements du rez-de-chaussée et du 1er étage en étaient équipés, les deuxième et troisième étages ayant été eux « neutralisés au niveau du gaz ».

Au milieu des décombres, les enquêteurs ont retrouvé le compteur de gaz l’une des victimes, une femme de 88 ans. Celui-ci a été transmis à GRDF afin de vérifier une éventuelle « consommation anormale dans les 24 heures précédant l’explosion », a expliqué la procureure. Selon cette dernière, la cuisinière au gaz de l’habitante du 1er étage avait été récemment changée pour une cuisinière électrique, celle-ci ayant du mal à utiliser son ancien appareil. Il s’agira de comprendre si la mauvaise utilisation de l’appareil a provoqué l’accident.

Que faire des évacués ?

Pour les quelque 200 personnes évacuées par précaution des immeubles voisins, la question est désormais de savoir quand ils pourront revenir chez eux. Une certitude : cette question ne se pose plus pour les résidents du 15, qui s’est lui aussi écroulé, quelques heures après le 17, ou pour ceux du 19, qui menace aussi de tomber.

Et d’autres immeubles pourraient eux aussi être définitivement condamnés : « Ça a été d’une violence inouïe et cela a fait bouger potentiellement les bâtiments adjacents, donc il faut être vigilant », avertissait lundi Yannick Ohanessian, l’adjoint au maire à la Sécurité de Marseille.

Si les évacués des cinq ou six immeubles les plus éloignés du 17 rue de Tivoli pourraient rentrer chez eux dès ce mardi, comme l’ont évoqué les marins-pompiers lundi après-midi, pour les autres l’attente sera plus longue.

Certains des habitants des 220 logements vidés ont pu rentrer lundi l’espace de quelques minutes, pour récupérer effets personnels et documents administratifs indispensables. Ce mouvement devrait se poursuivre dans les jours qui viennent.

Crédit photos : Article rédigé par la rédaction du PARISIEN publié sur leparisien.fr

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