Crash Rio-Paris : un moteur et une pièce clé de l’avion repêchés

Un moteur et la baie avionique de l’Airbus A330 d’Air France qui s’était abîmé en mer au large du Brésil, il y a deux ans, ont été repêchés, selon le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé de l’enquête technique sur la catastrophe.

Depuis le repêchage des boîtes noires début mai, le navire câblier l’Ile de Sein a continué de remonter des pièces du vol AF447.

Il a notamment récupéré un moteur et "la baie avionique, contenant des calculateurs de bord", a indiqué le BEA dans un communiqué.

Le patrouilleur de la Marine nationale, chargé de récupérer les boîtes noires, a rejoint l’Ile de Sein samedi. Il est maintenant en route pour Cayenne avec, à son bord, "les enregistreurs de vol sous scellés", précise le BEA.

Ils devraient arriver en Guyane "d’ici mercredi 11 mai au matin", avant de rejoindre par avion le BEA, au Bourget.

Les calculateurs de la baie avionique, située en dessous du cockpit, contiennent "des informations sur les différentes actions des commandes de vol", a expliqué Jean-Paul Troadec, directeur du BEA.

L’Airbus A330 est "un avion à commandes de vol électriques, donc il n’y a pas d’action directe du pilote sur les commandes de vol, tout passe par des calculateurs", a-t-il détaillé.

Informations complémentaires

Ces calculateurs, s’ils sont lisibles, peuvent apporter "des informations complémentaires par rapport à l’enregistreur de vol sur le fonctionnement des commandes de vol", selon M. Troadec.

Mais surtout, le repêchage de ces deux pièces donne "des garanties supplémentaires" si "on avait des difficultés pour lire l’enregistreur de paramètres", a-t-il ajouté.

Si la boîte noire, contenant ces paramètres, est lisible, "on aura toutes les données sur le fonctionnement du moteur" mais, si elle ne l’est pas, "l’examen du moteur permettra de savoir dans quelles conditions il était lorsque l’avion a touché la mer", selon lui.

Les deux boîtes noires ont été repêchées début mai. Le Cockpit Voice Recorder (CVR) contient les enregistrements sonores, le Flight Data Recorder (FDR), les paramètres du vol.

L’accident reste inexpliqué

A ce jour, l’accident reste inexpliqué. Les enquêteurs ont déterminé que la défaillance des sondes de vitesse de l’appareil, dites Pitot du fabricant Thales, était l’une des causes de la tragédie. Mais ils estiment que ce dysfonctionnement (givrage à haute altitude) ne peut expliquer à lui seul le crash.

Les enquêteurs français avaient localisé début avril le champ de débris de l’appareil à 3.900 mètres de profondeur, non loin de la dernière position connue de l’avion.

La disparition de l’appareil d’Air France, le 1er juin 2009, avait fait 228 morts.

lematin.ch - publié le 9 mai 2011


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