A320 Germanwings : la "petite-amie" du co-pilote n’a jamais été en couple avec lui

Maria W., dont le témoignage avait été repris par les médias internationaux, n’a jamais été en couple avec le co-pilote responsable du drame aérien.

Cette jeune femme qui affirmait être l’ex petite-amie d’Andreas Lubitz l’a-t-elle seulement connu ? Rien n’est moins sûr. Deux ans après le crash de l’A320 de Germanwings dans les Alpes françaises, le témoignage de la petite-amie du pilote qui a fait s’écraser l’appareil est remis en cause.

Le 24 mars 2015, à bord du vol 4U 9525 reliant Barcelone à Düsseldorf, Andreas Lubitz, sous antidépresseurs, profite de l’absence momentanée du pilote du cockpit pour projeter l’appareil contre une montagne du sud des Alpes, selon les enquêteurs. Cent quarante-quatre passagers, en majorité des Allemands (72) et des Espagnols (50), et six membres d’équipage dont le copilote sont tués. La catastrophe suscite l’effroi dans toute l’Europe.

Au cours des jours suivant le crash, une jeune femme livre un témoignage au journal allemand Bild (supprimé depuis), largement partagé par les internautes. Il s’agit d’une certaine Maria W., une hôtesse de l’air de 26 ans, qui se présente comme une ancienne petite amie d’Andreas Lubitz. Une affirmation complètement fausse, selon le site d’informations Buzzfeed, qui en apporte aujourd’hui la preuve.

Un témoignage

Dans son témoignage, Maria W. indiquait au quotidien que lorsqu’elle avait entendu parler du crash, une phrase du copilote lui était "revenue en mémoire" : "Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s’en souviendra’". En France, de nombreux médias avaient alors parlé de "glaçantes révélations".

La jeune femme avait confié avoir volé cinq mois l’année précédent le drame avec Andreas Lubitz sur des vols européens et précisait que leur relation n’avait jamais été officielle. Elle expliquait aussi l’acte du pilote par une frustration liée à ses problèmes de santé. "Son grand rêve d’un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long-courrier était pratiquement impossible [étant donné son état dépressif]", affirmait-elle à l’époque.

Des propos cohérents, donc, puisque le bilan psychiatrique du pilote avait révélé son instabilité. Mais on ne peut pas en dire autant pour le reste.

"Elle refusait de donner son vrai nom"

Comme le révèle Buzzfeed, Maria dit avoir passé des nuits dans des hôtels à travers l’Europe avec Andreas Lubitz, dans le cadre de leurs déplacements professionnels. Des faits impossibles puisque, selon le registre des vols effectués par le co-pilote au cours de l’année précédant le crash, il n’a passé qu’une nuit en dehors du territoire allemand, à Budapest, et que ce vol n’incluait pas d’équipage commercial.

La chaîne de télévision RLT, qui avait également invité Maria à raconter son histoire, a également mis en doute ses propos. Son comportement n’y est pas pour rien : "Elle refusait de nous donner son vrai nom, voulait absolument nous rencontrer dans des environnements neutres [...] et demandait à voir une femme," raconte à Buzzfeed Thorsten Wimber, manager pour la chaîne. Maria refuse également de fournir des documents confirmant son identité et ne peut pas non plus nommer de personne ayant connaissance de leur relation.

Après plusieurs réunions, la jeune femme admet avoir inventé ce récit, que la chaîne n’a finalement jamais diffusé. Mais le manager de RLT la prévient : si elle tente de raconter son histoire, il rendra public le mensonge.

Source : lexpress.fr
Date : 21 juin 2017

Crédit photos : Source : lexpress.fr Date : 21 juin 2017

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