PROCÈS DE L’ATTAQUE CONTRE DES MILITAIRES À LEVALLOIS-PERRET EN 2017 I L’ACCUSE UNIQUE COMPARAITRA JUSQU’AU 17 DÉCEMBRE DEVANT LA COUR D’ASSISES SPÉCIALE DE PARIS

Aujourd’hui, s’est ouvert le procès d’Hamou Benlatreche, unique accusé qui comparait devant la Cour d’assises spécialement composée, pour tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroristes.

Pour rappel, le 9 août 2017, une voiture avait foncé sur six militaires de l’opération Sentinelle qui sortaient de leur caserne à Levallois-Perret.Après avoir renversé le groupe, le conducteur avait pris la fuite. Tandis que les militaires blessés étaient transportés à l’hôpital, les forces de l’ordre menaient des recherches actives toute la journée. Le véhicule était finalement intercepté sur l’autoroute en direction de Calais. Les policiers faisaient feu sur la voiture et le conducteur blessé par balles était interpellé par la police. Il est aujourd’hui en fauteuil roulant du fait des blessures subies au niveau des vertèbres.

Tout au long de la procédure, H. Benlatreche, chauffeur VTC au moment des faits, a maintenu sa version d’un malaise qui aurait entrainé la perte de contrôle de son véhicule. Cependant, au cours de l’enquête, les différents témoignages, les vidéos de sécurité visionnées, la perquisition à son domicile et les expertises médicales ont contredit cette thèse. En effet, il a été constaté que H. Benlatreche avait repéré les lieux au moins trois jours avant de passer à l’action confirmant le caractère intentionnel de son acte. Par ailleurs, l’analyse de ses téléphones avait également révélé un intérêt récent mais certain pour Daesh, envisageant même un départ en Syrie. De plus, cette attaque s’inscrivait en pleine vague d’attentats djihadistes en France.

Pendant cette première journée d’audience, les débats ont porté sur la personnalité de l’accusé. L’enquêtrice de personnalité a décrit un individu parlant moyennement le français et ayant une attitude fermée voir défensive. Le médecin psychiatre a exclu l’altération et l’abolition de son discernement au moment des faits. Le frère de l’accusé et l’un de ses proches rencontrés à la mosquée de Sartrouville ont, quant à eux, déclaré devant les magistrats que H. Benlatreche n’était pas inscrit dans l’islam radical.

L’accusé a ensuite été entendu sur ces différents points. Il a confirmé ne pas être quelqu’un de radical et a évoqué son problème cérébral, raison de sa venue en France en 2009. L’avocat général a souligné qu’en détention, H. Benlatreche s’était révélé très agressif à l’égard des surveillants pénitentiaires, faisant l’objet de trois condamnations pour des agressions à leur encontre. L’intéressé a indiqué que c’est lui qui avait été victime de ces violences et que son état de santé l’empêchait d’agresser quelqu’un.

La FENVAC, partie civile, représentée par Maitre Vinciane de Signy, sera présente quotidiennement lors de ce procès et se tient à disposition des victimes pour les accompagner tout au long de ce temps judiciaire primordial.

Crédits photo : JEROME MARS/JDD/SIPA

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