MÉMOIRE I Nous rendons hommage aux victimes de l’incendie de Vaulx-en-Velin

Il y a un an, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2022, aux alentours de 3h00 du matin un violent incendie se déclarait dans un immeuble d’habitation du 12 chemin des barques à Vaulx-en-Velin. Les pompiers, appelés à partir de 3h12 interviendront rapidement et procéderont au sauvetage de 59 personnes. Toutefois devant la vitesse de propagation des flammes, plusieurs personnes se défenestreront. Dix personnes perdront la vie dont cinq enfants et vingt-quatre autres personnes seront blessées.

Ce samedi, l’association « Victimes de l’incendie des barques », qui s’était créée au lendemain du drame avec l’aide de la FENVAC, a invité les rescapés, les familles de victimes et les habitants du quartier, à se réunir pour rendre hommage aux disparus. Une marche blanche partant de la place de la Nation, devant l’hôtel de ville de Vaulx-en-Velin, jusqu’à l’immeuble du 12 chemin des barques était organisée. Les participants, dont la FENVAC, ont observé une minute de silence devant les lieux de l’incendie avant un lâché de ballons, puis les rescapés et les personnes le souhaitant ont pu déposer des fleurs sur le perron de la résidence. Ce temps de mémoire était empreint d’une grande émotion, un an jour pour jour après l’incendie, qui a ravivé des souvenirs particulièrement violents dans l’esprit de chacun. Le sentiment de délaissement et la lassitude ont également transparus de cette commémoration.

En effet, les familles de victimes et les sinistrés disent souffrir de l’abandon des pouvoirs publics depuis la catastrophe, malgré leurs nombreuses sollicitations auprès de ces derniers. Une lettre, cosignée avec la FENVAC, alertant dela situation des rescapés, avait par ailleurs été adressée le 20 juillet dernier à la Première Ministre, Elisabeth Borne. Celle-ci reste à ce jour sans réponse en dépit des nombreuses relances effectuées auprès des services de Matignon. Ainsi, c’est la solidarité entre victimes, portée notamment par Laetitia Berriguiga, Présidente de l’association des victimes, avec l’appui de la FENVAC, qui a permis la mise en place de dispositifs d’accompagnement adaptés, tels que la mise en œuvre d’un suivi psychologique des victimes par le déplacement de la CUMP au printemps pour une prise en charge de leur psychotraumatisme.

Pour tenter de pallier les carences dans leur prise en charge, les victimes de l’incendie de Vaulx-en-Velin ont été mises en relation par la FENVAC avec les victimes de l’incendie de la Marina, survenu dans la nuit du 12 au 13 décembre 2021 dans un immeuble d’habitation de Saint Denis à la Réunion. Ensemble, elles font les mêmes constats : elles dénoncent la négligence, voire l’indifférence de l’État face à leurs besoins et demandent la mise en place d’un dispositif d’aide aux victimes adapté pour les accompagner dans les suites des drames qui les ont respectivement touchés. À l’unisson, elles demandent aujourd’hui la tenue d’un comité local d’aide aux victimes pour organiser la mise en place des aides exceptionnelles de la part des assureurs, des mesures protectrices en termes de relogement mais également la saisine des juridictions spécialisées, à savoir le pôle accidents collectifs, ainsi que cela a pu être fait dans d’autres affaires d’accidents collectifs récentes (explosion de la rue de Tivoli à Marseille, explosion de la rue Saint Jacques à Paris, etc.),

En effet, bien qu’une enquête à la suite de l’incendie ait été rapidement ouverte, l’association représentée par Maitre Yves Hartemann, également avocat de la FENVAC dans ce dossier, estime que les réponses tardent à être obtenues. Actuellement, seule l’origine de l’incendie est connue, sans pour autant que les juges d’instruction n’aient procédé à des mises en examen : le feu serait parti d’un canapé situé dans le hall d’entrée. Huit personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue mardi 5 décembre 2023, cependant ces mesures ont été levées après moins de 24 heures. Par ailleurs, comme Maitre Hartemann le souligne, ce drame « aurait pu être évité » puisque les pouvoirs publics savaient depuis des années, à la suite des dénonciation des habitants, que « le hall d’entrée était un point de deal mais surtout un squat avec des meubles, un canapé, une TV ».

Les victimes de l’incendie du 12 chemin des barques, soutenues par la FENVAC, attendent désormais de l’État qu’un dispositif efficient de prise en charge soit mis en place afin de leur permettre de se reconstruire dignement après une année à lutter seules pour faire valoir leurs droits. Ce manque de réponse ne cesse d’aggraver le profond traumatisme qu’elles portent.

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