MEMOIRE I Il Y 9 ANS 40 OTAGES PERDAIENT LA VIE SUR LE SITE GAZIER D’IN AMENAS

AFP PHOTO / HO / BP PETROLEUM COMPANY
Sur le site de L’Express

Cette prise d’otage massive aura duré trois jours. Trois longues journées, du 16 au 19 janvier 2013, durant lesquelles un commando djihadiste qui avait réussi à s’infiltrer sur le site gazier d’In Amenas, dans le Sahara algérien, gardera captifs plusieurs centaines de personnes.

Cette opération terroriste sera revendiquée par le groupe islamiste « Les Signataires par le sang » (AQMI), groupe armé dissident d’Al Quaïda au Maghreb islamique, en représailles à l’opération militaire française au Mali. (Opération Serval)

Lourdement armés, ils rentrent sans encombre sur le site gazier mal sécurisé. Les terroristes libèreront tous les otages algériens. Deux cents occidentaux resteront captifs, quelques-uns pourront s’échapper, les autres seront exécutés.

L’assaut final sera lancé par les forces spéciales algériennes le 19 janvier en milieu de matinée. 40 otages perdront la vie dans les affrontements. Ils étaient originaires de dix pays différents : dix japonais, neuf Philippins, six Britanniques, cinq Norvégiens, trois Américains, deux Malaisiens, deux Roumains, un Français, un Colombien et un Algérien.

Parmi eux, Yann DESJEUX : un Français, ancien membre commando du 1er RPIMA et reconverti dans le civil, « Coordinateur de la logistique » sur le site, perdra la vie lors de l’assaut mené par les forces algériennes. Il avait 53 ans.

Aujourd’hui, nous lui rendons hommage ainsi qu’à l’ensemble des victimes décédées dans cette prise d’otages meurtrière. Nous pensons à leur famille, qui dans ce contexte d’anniversaire de l’évènement, revivent malgré elles les heures et les jours d’attente dévastatrices connues en 2013, avant de connaitre l’issue de cette attaque.

Marie-Claude DESJEUX, sœur de Yann DESJEUX, a choisi de s’engager au sein de la FENVAC depuis de nombreuses années, pour tenter de donner un sens à sa disparition brutale. Dans cette mission qu’elle a qualifiée de « salvatrice » devant la Cour d’assises spéciale lors de son audition dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre 2015, elle œuvre au quotidien pour les victimes du terrorisme ainsi que pour celles d’accidents collectifs. En effet, c’est pour la reconnaissance de toutes les victimes qu’elle milite, et notamment pour celles touchées par le terrorisme à l’étranger. Dans son cas, la reconnaissance a manqué ainsi que le soutien des autorités et des entreprises dans la difficile recherche de la vérité, une fois rentrée en France.
Elle déplore la double peine : celle d’avoir perdu un être cher à cause du terrorisme aggravée par le fait que le drame se soit déroulé en dehors de nos frontières. Cette réalité complique tout : les démarches administratives, le travail de la justice, la non-coopération avec l’Algérie pour accéder au lieu de mémoire sur site, et les actions autour de la mémoire, empêchant le regroupement avec d’autres familles de victimes de ce drame de nombreuses nationalités. Les axes de progrès en termes de prise en charge et d’accompagnement des victimes et des familles des victimes d’attentats à l’étranger sont nombreux, et la FENVAC, représentée par Marie-Claude DESJEUX, aujourd’hui Présidente, ne cesse de proposer des actions concrètes aux institutionnels concernés (formation du personnage consulaire en cas de crise, mise en relation immédiate avec une association de victimes, renforcement des conventions internationales entre pays, prise en charge des frais de traduction et de justice, création d’un lieu de recueillement, etc.).

C’est dans le souvenir de celles et ceux tombés à cause du terrorisme que nous continuerons d’incarner avec vigueur nos valeurs : solidarité, entraide, justice, vérité et prévention.

Nous n’oublions pas.

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