MÉMOIRE I CRASH AIR ALGERIE OUAGADOUGOU-ALGER : Les familles rendent hommage aux disparus sans certitude que justice leur soit rendue

Le 24 juillet 2014, le vol Air Algérie 5017 reliant Ouagadougou à Alger s’écrasait au centre du Mali, entrainant la mort de cent seize personnes, dont cinquante-quatre Français. Le vol était assuré par une compagnie espagnole Switfair, à qui il est reproché par la justice française d’avoir commis plusieurs manquements à l’origine de l’accident, notamment au niveau de la formation des pilotes.

Aujourd’hui les familles des victimes fédérées au sein de l’association AH 5017 Ensemble, présidée par, Suzanne AILLOT, se sont rassemblées pour rendre hommage à leurs proches disparus. Disséminées à travers la France, les familles des victimes mettent un point d’honneur à se réunir chaque année durant ce temps de mémoire et de partage. L’avocat de l’association, Me BUSY, ainsi que des représentants de la FENVAC étaient à leurs côtés. C’est au cœur de l’allée dédiée aux victimes de cette catastrophe aérienne dans le parc de Bercy, intitulée « Allée des 116 victimes du vol AH5017 du 24 juillet 2014 » que la commémoration a eu lieu.

Suzanne AILLOT a d’abord pris la parole, remerciant chacun d’être présent et d’avoir fait le déplacement en soulignant l’importance de ne pas oublier les victimes de ce drame mais aussi l’importance de cette deuxième famille, que représente l’association, notamment dans les moments réjouissants, comme l’arrivée d’enfants dans la vie de certains membres.

Sandrine TRICOT, ancienne présidente de l’association « AH 5017 Ensemble » et administratice de la FENVAC, a quant à elle évoqué la colère des familles face à la déconvenue judiciaire qu’elles doivent affronter depuis le 4 juillet dernier. En effet, alors qu’un procès devant le tribunal correctionnel de Paris était fixé à partir du 2 octobre prochain pour juger la compagnie SwiftAir pour homicide involontaire, la justice a finalement décidé d’en suspendre la tenue faisant droit aux arguments de la compagnie mise en cause quant à l’incompétence de la juridiction française pour connaître de cette affaire. Le sort de ce dossier et des centaines de proches de victimes en attente de vérité et de justice est désormais entre les mains des juges de la Cour de justice de l’Union Européenne.

Chacune et chacun attendait ce débat pénal depuis plusieurs années et s’y était préparé d’un point de vue psychologique mais également logistique. Cette décision des juges français de renvoyer l’affaire à des juges européens vient anéantir tous ces efforts couteux et éloigne encore un peu plus la perspective de comprendre un jour les causes de ce tragique accident.

L’association a interpellé les magistrats en charge de ce dossier dans un courrier transmis récemment : « Un grand désarroi nous a gagné lorsque nous avons appris que le procès n’aurait pas lieu. Nous sommes dans l’incapacité de comprendre et d’expliquer à nos membres pour quels motifs vous avez fait le choix de suivre la demande de Swiftair contribuant ainsi à cet ajournement. À 3 mois de l’échéance, cela confine à de la maltraitance, nous nous sentons méprisés, bafoués par la justice et nous avons besoin de comprendre. »

Au cours de la cérémonie, les noms des 116 disparus ont été égrenés par des membres de l’association présents. Le recueillement s’est terminé par un jeté de fleurs dans la Seine.

La FENVAC, honorée d’avoir pu prendre part à ce temps solennel de recueillement, exprime toute sa solidarité aux familles des victimes dans leur chemin vers la résilience et la justice.

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