Un an après la collision sur le passage à niveau a Allinges, l’enquête avance lentement

GRENOBLE (AFP) — Un an après la collision entre un train et un car scolaire qui avait coûté la vie à sept collégiens à Allinges (Haute-Savoie) en juin 2008, l’enquête progresse lentement en raison de sa complexité technique, tandis qu’une reconstitution très attendue est prévue le 16 juin.

Le 2 juin 2008, un TER assurant la liaison entre Evian-les-Bains (Haute-Savoie) et Genève avait percuté un car scolaire sur un passage à niveau, tuant sept adolescents —quatre garçons et trois filles— âgés de 11 à 13 ans, et faisant 25 blessés.

Une cérémonie commémorative se déroulera le 2 juin à Allinges, où une stèle portant les noms des victimes sera inaugurée. A 13H57, l’heure du drame, un train express régional s’arrêtera une minute au passage à niveau, théâtre de l’accident.

Parallèlement, l’enquête visant à déterminer les responsabilités du drame progresse à pas de fourmi, en raison de la complexité technique du dossier, les experts venant de remettre leur rapport.

Ouverte à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), l’instruction est entre les mains de deux juges du pôle de l’instruction d’Annecy depuis le mois de mars.

"On est dans une enquête très technique car si on veut essayer de comprendre ce qu’il s’est passé, il faut des réponses mécaniques, topologiques et humaines", souligne un avocat de parties civiles, Me Georges Rimondi.

"Pas moins de dix rapports d’expertises" viennent d’être notifiés aux parties civiles, a précisé à l’AFP l’avocat.

Les familles des victimes attendent également beaucoup d’une reconstitution du drame, prévue le 16 juin.

"Il s’agit d’un évènement déterminant car il permettra d’assembler les différentes constatations des enquêteurs en les appuyant sur les rapports d’experts", a indiqué Me Rimondi.

Cette reconstitution, avec un car de même modèle et un TER, va mobiliser un important déploiement des forces de l’ordre pour "protéger" le travail des juges et des experts et entraîner qu’une coupure momentanée du trafic ferroviaire, précise-t-on de source proche de l’enquête.

Si cette reconstitution offre des réponses précises ne donnant pas lieu à de nouvelles expertises, la clôture de l’instruction pourrait suivre dans "des délais raisonnables" de "quelques mois", indique-t-on de même source.

Les enquêteurs du groupement de gendarmerie de Haute-Savoie cherchent notamment à comprendre pourquoi le chauffeur du car scolaire a calé "une poignée de secondes" sur le passage à niveau sans parvenir à s’extraire de la voie avant l’arrivée du train.

Ce chauffeur avait été mis en examen "pour homicides et blessures involontaires", la justice lui reprochant de ne pas avoir respecté les feux clignotants annonçant l’arrivée du train, ce qu’il a démenti.

L’accident avait par ailleurs provoqué une série de mesures pour renforcer la sécurité des passages à niveau en France, notamment celui d’Allinges, dont le franchissement est désormais interdit aux autocars et aux poids-lourds et que Réseau ferré de France, propriétaire des voies ferroviaires, a décidé de supprimer.

Dans le sillage du drame, un enseignant d’histoire-géographie du collège de Margencel (Haute-Savoie), où étaient scolarisées les victimes, à l’initiative de la sortie fatale, s’était donné la mort un mois après les faits.

AFP 3 juin 2009


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