La république vient décerner les premières médailles nationales pour les victimes du terrorisme. L’isérois Stéphane Erbs, trésorier de l’association "promenade des anges", qui a perdu son épouse dans l’attentat de Nice, se montre très critique sur cette initiative
Les premières médailles nationales pour les victimes du terrorisme ont été décernées par la République française. Cette distinction, décidée par François Hollande le 12 juillet 2016, a pour vocation de rendre hommage à celles et ceux qui ont été tués ou blessés dans les attentats. "C’est important d’être reconnu", estime l’isérois Stéphane Erbs sur France Bleu Isère, "mais la remise des médailles et la façon dont cela a été mis en place a suscité beaucoup de polémiques et a divisé des familles", explique le trésorier de l’association "promenade des anges". Stéphane Erbs vit avec ses enfants à Cessieu en Isère et son épouse Rachel a perdu la vie le soir du 14 juillet à Nice.
La première liste comprend 124 personnes, dont 22 qui sont décédées et dont l’entourage en a fait la demande. "Il y a deux types de populations. Je comprends que certaines victimes touchées psychologiquement puissent en avoir besoin pour avancer", explique Stéphane Erbs. "Cependant, à titre personnel, je trouve que ce genre de commémoration est une honte de la part de la République. Elle n’a pas été capable d’assurer notre sécurité", précise-t-il.
Il juge par ailleurs que ces attributions ne sont pas forcément légitimes. "L’Etat se rachète avec ces médailles, mais les destinataires ne sont pas forcément ceux qui souffrent le plus", estime Stéphane Erbs. "Ce genre de reconnaissance devrait être remise à des gens morts pour la patrie, que ce soit à Verdun ou lors des différentes guerres. Nous, on a rien demandé à personne. On était juste au mauvais endroit, au mauvais moment", conclu-t-il.
Source : France Bleu
Auteurs : Margaux Sieffert et Nicolas Crozel
date : 06/11/2018