Le 23 octobre 2015, vers 7h30 du matin, un poids lourd d’une société de transport familiale de l’Orne percutait un autocar qui s’enflammait ensuite sur la Départementale 17, à Puisseguin, en Gironde, près de la Dordogne. L’autocar était parti le matin même de Petit-Palais-et-Cornemps et transportait des personnes âgées. Quarante-trois passagers sont décédés ; seules huit personnes ont survécu à l’accident, le plus meurtrier en France depuis celui de Beaune, en 1982.
Le mercredi 27 février 2019, le juge d’instruction de Libourne, en charge du dossier, a reçu les victimes et les familles afin de leur faire un point sur l’avancée des investigations et commenter le rapport d’expertise.
Sur la cause de l’accident, le magistrat a précisé aux parties civiles que seule a été retenue la vitesse excessive du camion qui circulait à 75 km/h, au-delà de la réglementation autorisée compte-tenu de la configuration des lieux. C’est pour cette raison qu’il a précisé avec pédagogie aux victimes et à leurs familles que les investigations se poursuivront et se concentreront plus précisément sur les causes de l’incendie et sur la rapidité de sa propagation.
A ce stade, il a été établi que le réservoir additionnel d’essence situé au dos de la cabine du camion contenait quasiment 100L de plus que ce qui était autorisé et son placement n’était pas conforme. Aussi, l’objet des prochaines investigations sera de déterminer avec précision le rôle de ce réservoir dans l’incendie, afin de pouvoir définir et établir toute responsabilité pénale, ce qui est encore impossible à l’heure actuelle.
Cette réunion a révélé un grand mal être des victimes et une profonde déception car quatre ans après le drame et malgré d’autres incendies de ce type, heureusement moins dramatiques, toujours aucune réponse claire sur les causes de cet embrasement. Elles s’indignent donc face à l’absence d’évolution des normes de sécurité des bus, notamment en matière de résistance au feu et de la toxicité dégagée lors d’un incendie. Selon elles, « s’il n’y avait pas eu d’incendie, il n’y aurait pas eu de victimes ! ». En effet, les expertises ont démontré que les produits dégagés lorsque le bus a pris feu, ainsi que les matériaux qui l’équipait, sont comparables au Zyklon B, gaz utilisé par les nazis dans les camps d’extermination de la seconde guerre mondiale.
Le collectif de Puisseguin, regroupant les victimes et leurs familles, soutenu par la FENVAC, a décidé d’interpeller Mme BORNE, Ministre des transports sur cette question et suggère la mise en place de mesures spécifiques parmi lesquelles :
Élaboration d’une plaquette informant les usagers sur l’emplacement des marteaux et la manœuvre de désenfumage
Renforcement des éclairages de secours
Renforcement de la tenue au feu des matériaux