Un an après Saint-Jacques-de-Compostelle, l’Espagne renforce la sécurité de ses chemins de fer

Un an après l’accident de Saint-Jacques-de-Compostelle qui a fait 80 morts, le gouvernement Rajoy a pris une vingtaine de mesures.

Le Conseil des ministres espagnol a adopté, vendredi, un décret sur la protection des victimes d’accidents ferroviaires. Un an après l’accident ferroviaire de Saint-Jacques-de-Compostelle , qui a fait 80 morts, le 24 juillet 2013, le gouvernement de Mariano Rajoy veut rappeler qu’il n’est pas resté les bras croisés après la tragédie.

Le nouveau protocole d’attention aux victimes et le doublement de leurs indemnités adoptés, vendredi, font en fait partie d’un ensemble d’une vingtaine de mesures annoncées en réaction au déraillement du train sur la ligne à grande vitesse reliant Madrid au nord-ouest de l’Espagne. « Sur l’ensemble de la structure ferroviaire, on est en train de mener la révision générale de tous les protocoles et tous les systèmes ainsi que les limitations de vitesse », avait expliqué au Parlement la ministre de l’Equipement, Ana Pastor. Une décision d’autant plus nécessaire que l’Espagne avance dans le processus de libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs. Le gouvernement s’apprête ainsi à ouvrir partiellement à la concurrence les lignes entre Madrid et la région du Levant, à l’Est du pays.

Changements de vitesse

La révision menée a permis de détecter sur le réseau espagnol 375 tronçons nécessitant des « changements significatifs de vitesse ». D’après la Commission d’investigation des accidents ferroviaires, en mai, un système d’alerte et de freinage automatique des trains (système des balises Asfa) avait déjà été implanté sur 122 de ces tronçons. Sur la zone de l’accident, la signalisation a également été améliorée. Un porte-parole de la Renfe, l’opérateur des chemins de fer espagnols, souligne que le trafic sur cette ligne a augmenté cette année, à l’instar de la plupart des lignes de longue distance du pays. Par ailleurs, le gouvernement a avancé dans la mise en place de réformes en matière de sélection et de formation du personnel, entre autres mesures.

Parallèlement, les enquêtes sur les causes de l’accident ont suivi leur cours. Sans surprise, la Commission d’investigation des accidents ferroviaires, organisme gouvernemental, a conclu en mai que l’excès de vitesse est à l’origine du déraillement, le train sinistré s’étant engagé à une vitesse de 190 kilomètres à l’heure, dans un virage où elle était limitée à 80 km/h.

L’instruction judiciaire, quant à elle, se poursuit. Outre le cheminot, douze cadres du gestionnaire public des infrastructures ferroviaires (Adif), ont été mis en examen. Selon le juge d’instruction, « la sécurité implantée sur la voie pour éliminer les risques que représente le virage […] n’est pas […] adéquate ». Le tribunal de Saint-Jacques a examiné vendredi un recours contre ces mises en examen sans faire connaître sa décision.

Gaëlle Lucas - lesechos.fr - le 21 juillet 2014

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