Terrorisme : les associations demandent à l’Etat de faire plus pour les victimes

Les proches et victimes d’actes de terrorisme ont demandé jeudi à l’État de faire davantage pour eux, lors de l’hommage annuel aux victimes du terrorisme à Paris, une cérémonie marquée par les témoignages de familles d’otages tués.

Françoise Rudetzki, très gravement blessée dans un attentat à la bombe jamais élucidé en 1983 à Paris, déléguée de la Fédération nationale des victimes d’accidents collectifs (Fenvac) SOS Catastrophes et Terrorisme, a assuré que le Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme « ne remplit plus sa fonction depuis deux ans ».

Ce fonds, créé en 1986 et financé par un prélèvement annuel de 3,30 euros sur chacun des 75 millions de contrats d’assurances de biens, a vu sa garantie étendue en 1990 à l’ensemble des victimes d’infractions pénales (viols, agressions, braquages).

La créatrice de l’ex-association SOS Attentats en 1985, qui porte encore les stigmates de ses blessures qui lui ont valu 78 opérations, a ajouté « qu’aujourd’hui les indemnisations proposées aux victimes du terrorisme ne sont plus à la hauteur des blessures ».

Il y a un an au même endroit, sous les tilleuls du jardin de l’Intendant aux Invalides, le président François Hollande avait promis des « moyens nouveaux » pour les victimes du terrorisme, tout en précisant que le gouvernement examinera « les modalités d’un accompagnement financier » des familles d’otages.

De son côté, le directeur général de l’Association française des victimes du terrorisme Guillaume Denoix de Saint Marc a demandé à l’État « une refonte du statut de victime du terrorisme ».

Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a affirmé que « la terreur se combat par la force pour arrêter et juger les auteurs », relevant au passage que les filières de jihadistes français vers la Syrie « concernent près de 350 personnes ».

« Vous ne nous abattrez pas ! »

La commémoration des victimes du terrorisme, qui se tient tous les ans depuis le 19 septembre 1998, date anniversaire de l’attentat contre le DC10 d’UTA perpétré en 1989, avait débuté par les témoignages de familles de victimes ou d’otages.

Devant la statue de bronze « parole portée », qui symbolise les victimes du terrorisme, Florian, le fils cadet de Yann Desjeux, 52 ans, tué lors de l’assaut lancé en janvier par l’armée algérienne pour libérer les otages sur le site gazier de In Amenas au Sahara (Algérie), a exigé la « vérité » sur les circonstances de la mort de son père.

Marie-Claude, la sœur de Yann Desjeux, a regretté, devant la garde des Sceaux Christiane Taubira, que la justice se contente pour le moment d’une enquête préliminaire et que l’Algérie n’ait toujours pas répondu à la demande d’entraide judiciaire de la France.

Murielle Ravey, infirmière urgentiste sur le site gazier algérien qui est parvenue à s’enfuir pendant l’assaut du commando islamiste, a lu le nom des quarante otages morts à In Amenas dans un silence de plomb. Elle a déploré que les rescapés « aient été laissés à eux-mêmes et à leur désarroi ».

Jean-Pierre, père de Philippe Verdon, enlevé au Mali le 24 novembre 2011 et assassiné par ses ravisseurs en mars 2013, s’est adressé « aux terroristes » en leur disant : « Vous ne nous abattrez pas ! ».

Miguel Medina, 20minutes.fr - 20 septembre 2013


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