Syrie : des jihadistes derrière l’enlèvement des sept humanitaires

Trois des six employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui avaient été enlevés dimanche dans le nord de la Syrie ont été libérés, tout comme le travailleur humanitaire syrien du Croissant Rouge de ce pays, a annoncé lundi le CICR. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ce sont des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui sont derrière ces kidnappings. Ce groupe, qui combat les troupes du régime de Bachar al-Assad, est affilié à Al-Qaïda

Les enlèvements sont de plus en plus fréquents en Syrie, journalistes et travailleurs humanitaires étant des cibles privilégiées. Le mois dernier, un travailleur humanitaire allemand, détenu pendant 4 mois par ses ravisseurs, avait réussi à s’échapper à Idleb, tout comme ses deux collègues en juillet, selon leur groupe Gruenhelme. La semaine dernière, on apprenait par ailleurs que deux journalistes français, Pierre Torres, et Nicolas Hénin, avaient été enlevés en Syrie au mois de juin, comme leurs confrères Didier François et Edouard Elias.

Attentat sanglant près d’Idleb

Une trentaine de personnes ont été tuées, dont des enfants, dans un attentat à la voiture piégée lundi dans la province d’Idleb. L’attentat s’est produit dans la ville de Darkouche, près de la frontière turque, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), faisant état d’au moins 27 morts. Le bilan risque de s’alourdir car il y a de nombreux blessés graves. Selon un groupe de militants anti-régime, l’attentat a eu lieu dans un marché. Une vidéo diffusée après l’attaque montre un secteur dévasté avec des bâtiments détruits et des voitures en feu.

Le CNS n’ira pas à Genève-2

Sur le plan diplomatique, le Conseil national syrien a affirmé dimanche qu’il ne participerait pas à la conférence de paix Genève-2, souhaitée pour la mi-novembre. George Sabra, chef du CNS, groupe le plus important de l’opposition, a menacé de se retirer de la coalition antirégime si celle-ci prenait part à cette conférence internationale où sera présent le régime de Bachar al-Assad. Une décision qu’il justifie par les souffrances endurées par la population, dans un conflit qui a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011. La décision du CNS risque d’approfondir encore les divisions au sein d’une opposition déjà très fragmentée et affaiblie par un désaveu des principaux groupes d’opposition armée, dont certains sont entrés en conflit entre eux. Des jihadistes ont ainsi renforcé leur présence à Alep (nord) au détriment des rebelles après des combats meurtriers entre ces groupes pourtant tous engagés contre le régime syrien.

1.500 civils évacués

A Mouadamiyat al-Cham, le Croissant rouge « a évacué 1.500 civils, en majorité des femmes et des enfants », selon le directeur des opérations Khaled Ereksousse, précisant qu’ils « étaient dans un état de grande fatigue et avaient très peur ». L’opposition dénonce depuis des mois le siège de cette ville située au sud-ouest de Damas qui sert de base arrière aux rebelles pour attaquer la capitale et que l’armée pilonne quotidiennement. Le régime de son côté soutient que les civils sont assiégés par les rebelles. Mouadamiyat al-Cham est une des zones qui avaient été visées le 21 août par une attaque chimique attribuée au régime par l’opposition et des pays occidentaux selon qui elle a fait des centaines de morts.

Une Néerlandaise à la tête de la mission de l’ONU

Le secrétaire général de l’ONU a décidé de nommer la Néerlandaise Sigrid Kaag pour diriger la mission conjointe entre l’ONU et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée d’éliminer l’arsenal chimique syrien. Ban Ki-moon a adressé dimanche une lettre en ce sens au Conseil de sécurité, qui a autorisé vendredi dernier la création de la mission conjointe. Cette mission doit comprendre une centaine d’hommes à effectif plein et être basée à Damas, avec une base arrière à Chypre. Elle est chargée de détruire les armes chimiques syriennes d’ici au 30 juin 2014, conformément à la résolution adoptée fin septembre par le Conseil.

LeParisien.fr avec AFP - 14 octobre 2013


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