Crash AF 447 : l’enquête sera longue

PARIS - Des navires brésiliens et français convergeaient mercredi vers la zone de l’océan Atlantique où de nouveaux débris de l’Airbus disparu avec 228 personnes ont été repérés, en quête d’indices sur la plus grave catastrophe de l’histoire d’Air France.

L’ÉPAVE DU VOL AF 447

Le premier bâtiment de la marine brésilienne pourrait arriver dans la soirée de mercredi sur les lieux, à 1.200 km au nord-est de la ville brésilienne de Recife.

Experts et responsables politiques prévoient une enquête longue et difficile, que les ’boîtes noires’ de l’Airbus A330 soient ou non retrouvées. Ces enregistreurs de vol, qui émettent pendant 30 jours un signal détectable à un kilomètre, pourraient reposer à des milliers de mètres de fond.

"Je ne suis pas d’un optimisme total, on ne peut pas exclure qu’on ne retrouve pas les enregistreurs", a dit mercredi le président du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé d’éclaircir les causes de la catastrophe.

Même si on les retrouve, "on n’a aucune garantie qu’on aura des informations utiles dedans", a ajouté Paul-Louis Arslanian.

Un avion radar brésilien a repéré mercredi de nouveaux débris, dont une pièce métallique de sept mètres de diamètre, et une nappe de kérosène de 20 km, à 90 km au sud de la première zone.

La marine brésilienne estime à 2.000 à 3.000 mètres la profondeur de l’océan dans les environs, les autorités françaises évoquant une profondeur encore supérieure.

Quatre navires de guerre brésiliens sont en route avec des plongeurs à bord mais les mauvaises conditions de mer compliquent les opérations. Des équipements de recherche français capables de descendre jusqu’à 6.000 mètres de fond doivent arriver dans le secteur dans une semaine.

CAUSES TOUJOURS INCONNUES

Les causes de la catastrophe restent inexpliquées.

Le BEA dispose pour l’instant d’éléments sur l’entretien de l’avion, la météo et des messages automatiques de maintenance envoyés par l’appareil avant sa disparition.

Son président a mis en garde les journalistes contre l’interprétation hâtive des premières informations, tout en soulignant qu’"aucun élément ne donne à pense que l’avion avait un problème avant son départ".

"L’enquête ne sera pas facile", a-t-il dit. "Une enquête est quelque chose en la matière de long, même parfois de très long parce que l’on ne peut pas se satisfaire de 80% de compréhension."

L’enquête sur l’accident survenu le 27 novembre au large des côtes françaises à Canet-en-Roussillon, où un Airbus A320 s’était abîmé en Méditerranée mer lors d’un vol d’essai après un entretien, n’a ainsi toujours pas abouti à des conclusions.

Si le BEA ne privilégie officiellement aucune hypothèse, une source proche de l’enquête citée par le Figaro de jeudi évoque la piste d’une désintégration en vol compte tenu de la dispersion des fragments "sur une distance de plus de 300 km".

Paul-Louis Arslanian, invité du journal télévisé de France 2, a prévenu que la dispersion des éléments ne pouvait être interprétée pour le moment.

"Si nous avions une grande dispersion, il peut y avoir plusieurs explications", a-t-il dit.

"Cela fait quelques jours que l’accident a eu lieu et il y a des courants et du mauvais temps qui peut amener des dispersions.

"Il y a aussi effectivement la possibilité d’un avion qui se brise en l’air. Et il y a enfin la façon dont l’avion peut toucher la mer et se désintégrer à son contact", a-t-il ajouté.

Il a aussi affirmé qu’à "(sa) connaissance", aucun message automatique n’indiquait de dépressurisation, contrairement à ce qu’affirmait Le Point mardi.

Parallèlement, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture prochaine d’une information judiciaire sur la catastrophe et a demandé à la gendarmerie de poursuivre les investigations.

Source : Lexpress.fr / 3 juin 2009


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