Marseille : crash de la Yemenia, les victimes crient à "l’omerta"

Deux ans après le drame, les familles des victimes ont la triste impression qu’il y a catastrophe aérienne et castastrophe aérienne. D’un côté, des recherches qui ont coûté des millions d’euros et qui perdurent depuis le crash du Rio-Paris le 1er juin 2009. De l’autre, une procédure qui avance "à la vitesse d’une tortue", affirme Ahmed Mohamed, le président de l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways (AFVCA), qui tenait hier une conférence de presse sur le sujet.
Sur le plan civil, 800 proches des victimes viennent d’assigner la Yemenia devant le tribunal d’Aix pour obtenir une indemnisation au fond. Sur le plan pénal, l’enquête piétine. Ahmed Mohamed déplore "l’omerta totale" de la compagnie Yemenia, qui refuse toujours de communiquer sur la formation de ses pilotes et sur l’état de l’avion.

Sur les 153 passagers, seule une ado de 14 ans avait survécu. Partis de Paris et Marseille à bord d’un Airbus A-330 récent, les passagers avaient changé d’appareil à Sanaa, au Yémen, pour embarquer dans un Airbus A-310 vieux de dix-neuf ans. Et de l’aveu du président Mohamed, la Yemenia continue d’affréter des "avions poubelles". Patrick Mennucci, le maire PS des 1er et 7e arrondissements, est venu soutenir hier les familles.

L’enquête pénale a, à ce jour, mis au jour "une erreur humaine" à travers "une mauvaise maîtrise de l’appareil", explique le président de la AFVCA. Reste le problème de la stèle qui doit voir le jour. Un cabinet marseillais, le Bureau architecture Méditerranée (BAM), avait conçu un joli projet (notre photo), mais un projet concurrent mieux introduit lui damne le pion. Les familles sont en colère : la stèle ne serait pas à la mémoire des victimes, mais pour les relations franco-comoriennes...

Denis TROSSERO - La Provence - Publié le 30 juin 2011


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