Crash Yemenia : des dizaines de proches demandent des provisions d’indemnisations

Le représentant de plusieurs dizaines de proches de victimes du crash de l’Airbus A310 de la Yemenia le 30 juin 2009 au large de Moroni, est venu plaider mardi le versement de provisions d’indemnisations devant une juge des référés du tribunal d’Aix-en-Provence.
La juge rendra sa décision le 12 juillet.

Le tribunal d’Aix-en-Provence est compétent pour les proches des passagers qui avaient un vol avec retour sur Marseille-Marignane. Le tribunal de Moroni, compétent pour les passagers dont la destination était la capitale comorienne, rendra pour sa part sa décision le 26 juillet, a précisé Me Gérard Montigny, avocat de l’association des familles de victimes.

Remis en décembre, un rapport partiel d’experts judiciaires avait relevé "des erreurs manifestes de pilotage". "Tout en considérant qu’il y a peut-être aussi autre chose", ajoute Me Montigny, qui accuse Yemenia de bloquer l’avancée de l’enquête.

"Les rapports administratifs ne sortent pas, ils font tout pour entraver l’accès à la vérité, et nous avons voulu dire (au tribunal) que ce n’est pas à la justice française de se faire mener par le bout du nez", a-t-il dit, précisant que les provisions d’indemnisations, au nom du préjudice moral, se monteraient à quelque 10.000 à 30.000 euros par personne selon le lien de parenté.
"23 mois après, certains n’ont pas perçu le moindre euro d’indemnité d’une compagnie aérienne, Yemenia Airlines, qui est sous la dépendance à 51% dans son capital de l’Etat du Yémen et qui ne coopère pas," a-t-il souligné.
Selon lui, une assignation au civil de Yemenia est prévue avant le 30 juin, avant le terme du délai de deux ans après lequel les familles qui ne se seraient pas fait connaître ne pourront plus engager d’action.

Pour le président de l’association des Familles des Victimes, Mohamed Ahmed, qui a perdu sa soeur, son neveu et sa nièce, il y a "un traitement de deux poids deux mesures", a-t-il dit, évoquant les efforts "pour permettre aux familles de la tragédie du Rio-Paris de commencer à faire le deuil".

Experts et juges d’instruction doivent rencontrer les familles à Marseille et Bobigny. A Marseille ce sera le 31 mai, selon Me Montigny.

L’avion s’était abîmé en mer peu avant son atterrissage au large de Moroni. Partis de Paris ou Marseille à bord d’un A330 récent, les passagers avaient changé d’appareil à Sanaa, pour embarquer dans un Airbus A310 vieux de 19 ans. Sur les 153 occupants, seule une adolescente avait survécu.

LeParisien.fr - Publié le 17 mai 2011


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