Crash d’un A320 près de Perpignan : les recherches continuent

Les boîtes noires de l’Airbus A320 d’Air New Zealand, qui s’est abîmé en Méditerranée jeudi avec sept personnes à bord, ont été localisées vendredi, selon le procureur-adjoint de Perpignan, Dominique Alzéari. Des plongeurs ont pu effectuer une plongée malgré le mauvais temps, sur les lieux du crash, à 3,5 milles du rivage (environ 7 km), au large de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) et les services de la marine nationale sont donc parvenus à "une localisation plus précise de l’épave", qui repose par 35 mètres sur un fond sableux. Une forte houle et le vent ont gêné les opérations de secours, auxquelles ont également participé un avion Atlantique 2, un Dragon 66, un hélicoptère, une quinzaine d’embarcations, 70 gendarmes et une vingtaine d’hommes du Service départemental d’intervention et de secours (Sdis). L’accident a entraîné la propagation d’une nappe de kérosène en mer qui s’est rapidement dispersée en raison de la volatilité de ce combustible et de l’état de la mer. Selon les spécialistes, il n’y aura aucun impact sur l’environnement.

"La priorité est de récupérer les corps, de faire des comparaisons d’ADN pour identifier les victimes et les remettre à leurs familles", a encore dit le procureur-adjoint, qui a annoncé dans la matinée l’ouverture d’une information judiciaire "très rapidement" qui sera confiée à deux juges d’instruction. Deux corps ont jusqu’à présent été repêchés, jeudi, quelques heures après le crash. Les cinq autres victimes sont toujours activement recherchées par les équipes de secours. "Les pilotes [de l’appareil] étaient allemands" et travaillaient pour XL Airways Germany, a précisé le porte-parole du procureur adjoint, Asger Schubert. Interrompues à la nuit tombée vendredi, les recherches doivent reprendre samedi matin. Nombre de débris, flottant au gré des courants, ont été poussés vers le sud-est en direction des côtes espagnoles, à une trentaine de kilomètres du lieu de la catastrophe.


Circonstances de la chute

L’avion s’est abîmé en pleine mer, jeudi, à 7 kilomètres au large de Saint-Cyprien dans les Pyrénées-Orientales. Il appartient à une compagnie néo-zélandaise, Air New Zealand, qui le louait depuis 2006 à la compagnie de charters allemande XL Airways Germany, une société opérant des vols charters pour le compte de tour-opérateurs, principalement sur le marché allemand. Il ne transportait aucun passager, mais sept membres d’équipage.

L’appareil d’Air New Zealand a passé dix jours chez la société EAS Industries à Perpignan pour une visite légère pour la transformation de la peinture afin qu’il retrouve les couleurs de la compagnie néo-zélandaise. Lorsqu’il s’est abîmé en mer à 16 h 46, l’avion faisait non pas un vol d’essai mais un vol d’acceptance avant d’être restitué à la compagnie néo-zélandaise vendredi matin à Francfort. "Après avoir décollé de Perpignan, l’A320 est allé survoler Gaillac, dans le Tarn. Il devait ensuite faire un toucher au sol à Perpignan, sans atterrir, avant de se rendre à Francfort pour le transfert à Air New Zealand (...) Il semble que l’avion ait effectué un virage qui n’était pas prévu dans la procédure et ait effectué une brutale montée", a indiqué vendredi le secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau. Le ministre, qui s’est rendu à Perpignan, a souligné qu’il s’agissait d’un "avion récent", sorti en juillet 2005 des usines d’Airbus à Toulouse et ayant 7.000 heures de vol.

Au moment du décollage, les deux pilotes allemands étaient aux commandes de l’avion, à bord duquel se trouvaient également cinq Néo-Zélandais : un pilote, trois ingénieurs et un représentant de l’aviation civile néo-zélandaise. Le pdg de Air New Zealand et les familles des victimes sont arrivés en France. Une cellule médico-psychologique a été mise en place à Perpignan pour soutenir les familles.

Le Point, 27/11/2008


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