Accident d’Allinges : Les enquêteurs recherchent un véhicule qui aurait gêné le car

UN MYSTÉRIEUX véhicule de type 4 x 4 vient d’apparaître dans le dossier du terrible accident d’Allinges (7 morts et 25 blessés). L’avocat du chauffeur de car, Me Adrien-Charles Dana, explique en effet que son client « a vu arriver en face de lui un 4 x 4 au moment de franchir le passage à niveau. Il a croisé ce véhicule, ce qui l’a obligé à ralentir. C’est un élément supplémentaire qu’il faut creuser ». Ce dernier n’affirme pas pour autant que ce 4 x 4 a joué un rôle déterminant dans l’accident.

La gendarmerie a lancé un appel à témoins général pour retrouver tous les automobilistes qui circulaient lundi, peu avant 14 heures, dans le sens Margencel-Allinges près du passage à niveau de Mésinges. « Nous recherchons, entre autres, le conducteur d’un véhicule à forte capacité, type 4 x 4, que le chauffeur du bus affirme avoir vu arriver. On peut nous contacter au 04.50.09.47.22 », a précisé le lieutenant-colonel Olivier Kim, commandant du groupement de Haute-Savoie.

Une révélation tardive

L’apparition de ce véhicule, plusieurs jours après le drame, suscite toutefois bien des questions. Le jour de l’accident, le chauffeur n’a jamais fait état de la présence de ce 4 x 4 : « J’ai pu voir mon chauffeur peu après le drame. Il m’a juste affirmé qu’il n’avait pas franchi le passage à niveau alors que les feux étaient au rouge. Pour le reste, il n’a pu me donner aucune précision. Il ne sait pas ce qui s’est passé », expliquait mardi Gilles Frossard, patron des cars Philippe à Thonon-les-Bains. Le même jour, le lieutenant-colonel Kim lançait un appel à témoins concernant uniquement l’automobiliste qui suivait le car juste avant la catastrophe. Il n’était pas question à l’époque d’un 4 x 4 qui aurait pu gêner le car.

Selon nos informations, c’est seulement lors de la fin de sa garde à vue, mercredi après-midi, que le chauffeur du car a évoqué pour la première fois l’existence de ce véhicule qu’aucun autre témoin entendu par les gendarmes n’aurait vu. Pourquoi une révélation si tardive ? Si ce 4 x 4 avait joué un rôle déterminant dans l’accident, le chauffeur, même en état de choc, n’en aurait-il pas immédiatement parlé à son patron et aux gendarmes lors de sa toute première audition lundi ?

« Il devait être hébété, toujours sous le choc », avance son avocat. Les enquêteurs, qui ne veulent négliger aucune piste, vont donc chercher à confirmer l’existence de ce 4 x 4. Soupçonné d’être passé au feu rouge, le chauffeur est toujours en prison pour « homicides et blessures involontaires ». Une cellule d’enquête baptisée Accident ferroviaire 74 a été créée après cette catastrophe. Dix gendarmes vont y travailler à plein-temps. Les gendarmes ne s’expliquent toujours pas pourquoi le chauffeur n’a pu s’extraire rapidement du passage à niveau lorsque les barrières se sont refermées. Selon nos informations, celui-ci a pourtant tenté de repartir. On ne sait pas encore s’il a calé. Des témoins assurent que l’essieu a patiné. Il pleuvait au moment de l’accident.

Un chauffeur de car scolaire transportant une quarantaine d’enfants de classe maternelle du Pas-de-Calais, a été interpellé alors qu’il conduisait en état d’ébriété, hier, sur l’autoroute A 27, près de la frontière belge. Le taux d’alcool n’a pas été précisé.

Le Parisien, par Serge Pueyo avec Jean-Marc Ducos, le 7 juin 2008.

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