Affaire du Joola : Sarkozy reçoit cet après-midi les parents des victimes

Ils ont attendu très longtemps cette audience. Aujourd’hui, dans l’après-midi, les parents des victimes françaises du Joola vont être reçus par le président de la République française.

Nicolas Sarkozy avait solennellement dit qu’il est du côté de toutes les victimes françaises quelle qu’en soit l’origine. Aujourd’hui, dans l’après-midi, il reçoit les familles celles du bateau le Joola. Au cours de la rencontre, les parents français des victimes exposeront leurs doléances. Parmi lesquelles figurent le renflouement du bateau le Joola et surtout le volet judiciaire de ce drame. On se rappelle que les parents des victimes ont porté plainte contre 8 personnalités sénégalaises parmi lesquelles l’ancien Premier ministre Mame Madior Boye et l’ancien ministre des Forcées armées, Youba Sambou. Les parents des victimes tenteront de convaincre le président français de la nécessité d’extrader les accusés sénégalais. On sait que des mandats d’arrêt ont été émis et pas encore exécutés à cause de la sensibilité de la question et de la personnalité des mis en cause.

Dans le communiqué dont nous avons reçu copie, l’Association des familles des victimes du Joola (Afv-Joola) et ses avocats critiquent l’attitude du Tribunal de grande instance de Bobigny en charge du dossier judiciaire. ‘Alors que les dernières conclusions des experts, aussi accablantes que les premières, ont été déposées au mois d’avril 2007, le parquet d’Evry peine à se positionner sur des réquisitions de délivrance de mandats d’arrêt internationaux contre huit hauts responsables sénégalais et qui lui ont été demandées par le juge le 12 septembre 2007’, soutient l’association et ses avocats. Le communiqué de poursuivre : ‘Malgré deux rappels du juge d’instruction, le parquet demeure dans un silence ‘gêné’. Et les familles des victimes se refusent à croire que ‘celui-ci soit lié à des directives de la hiérarchie’. Cette ‘gêne’ s’expliquerait par l’intrusion de la diplomatie dans le dossier et l’état des relations entre le Sénégal et la France. En plus du statut des accusés qui sont tous d’anciens ministres ou de personnalités qui ont occupé des fonctions importantes dans les structures de l’Etat.

Le renflouement du bateau sera l’autre doléance qui sera au menu de la rencontre. Les familles françaises l’exigent toujours afin de pouvoir faire leur deuil. Devant le refus des autorités sénégalaises qui invoquent le problème de moyens financiers et techniques, l’association des familles des victimes rétorque l’offre de l’Union de l’européenne rejetée par le Sénégal. Pour elle, si le Sénégal n’a pas les moyens financiers et techniques pour le renflouement, l’association peut aider à les trouver. C’est pourquoi, les familles des victimes estiment que c’est un manque de ‘volonté politique et un mépris à l’égard des familles éplorées’. Surtout, soutient-elle, que les autorités sénégalaises dépensent des sommes faramineuses dans des sujets qui ne sont pas plus importants que le besoin de faire le deuil des victimes en renflouant le bateau.

On rappelle que le bateau le Joola a sombré au fond de l’océan atlantique, non loin des côtes gambiennes, le 26 septembre 2002. Le naufrage a fait plus 2 000 morts et seulement une soixantaine de personnes ont pu être repêchées. A l’époque, les familles des victimes avaient dénoncé le retard des secours qui auraient été à l’origine de ces milliers de morts. Les autorités avaient exclu tout recours judiciaire et exprimé leur volonté d’indemniser les familles des victimes. Dans la même foulée, après avoir, à plusieurs reprises, promis le renflouement, les autorités sénégalaises l’abandonneront sous le prétexte de manque moyens financiers. Si l’association des victimes du bateau le Joola s’est rangée du côté de l’Etat, le collectif des familles des victimes et les parents des victimes françaises s’inscrivent dans une dynamique de renflouement du bateau et de saisine de la justice.

Xibar.net, par Moustapha BARRY, le 12 décembre 2007.


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