“Crash aérien” simulé au large de Pierrefonds

Sauvetage. La réglementation de l’aviation civile prévoit que les aéroports situés à proximité des côtes doivent se munir de moyens nautiques capables d’intervenir rapidement en cas de crash aérien. A Saint-Pierre, c’est la SNSM qui joue ce rôle d’ange gardien. Une mission particulière pour laquelle les sauveteurs bénévoles de la station s’entraînent spécialement une fois par mois.

En plus des sorties en mer effectuées chaque dimanche pour former et aguerrir les équipages de la vedette « Commandant Pévérelly », la station SNSM de Saint-Pierre participe chaque mois conjointement avec le CROSS (1), l’aéroport de Pierrefonds, les moyens aériens des FAZSOI, de la gendarmerie et de la brigade nautique du SDIS, à un exercice particulier. Baptisé sobrement « Exercice Pierrefonds », cette simulation de crash aérien grandeur nature aux allures de grandes manœuvres permet à l’ensemble des acteurs intervenant dans une opération de cette nature de travailler main dans la main. Outre une bonne dose d’adrénaline, il s’agit avant tout pour les sauveteurs en mer d’un entraînement rigoureux qui s’approche au plus près des conditions d’intervention en cas de catastrophe aérienne en mer.

“Aspect le plus réaliste possible” « Il est très important de donner un aspect le plus réaliste possible à l’exercice pour que chacun sache ce qu’il a à faire le moment venu et que les gestes deviennent des réflexes, explique Olivier Lagier, le président de la station de sauvetage de Saint-Pierre. Il est d’ailleurs le seul à connaître la date de l’exercice décidée à l’issue d’une réunion préalable avec le CROSS Réunion afin d’en fixer les modalités. Le jour J peut donc être décrété n’importe quand en théorie. L’exercice débute lorsque l’opérateur de la tour de contrôle de Pierrefonds déclenche l’alerte, immédiatement relayé par le CROSS qui chapeaute les opérations de sauvetage. La chaîne de secours se met alors naturellement en place, le patron de la vedette « Commandant Pévérelly » reçoit un texto qu’il renvoie à l’ensemble des canotiers pendant qu’une équipe du Smur se dirige vers le bateau. Une demi-heure après l’alerte, l’équipage de la SNSM fait déjà route vers le lieu du crash où il retrouve un hélicoptère des forces armées ou de la gendarmerie avec à son bord un plongeur.

C’est en revanche depuis la terre ferme que sont dirigées les opérations. Du haut de la tour de contrôle, le contrôleur aérien de permanence à l’aéroport de Pierrefonds, secondé par un membre de la station SNSM joue les chefs d’orchestre en guidant la vedette. A l’aide d’un compas de relèvement et d’une carte, le contrôleur est capable de définir une ligne sur laquelle se trouve le point d’impact. “Notre formation nous permet de localiser précisément un point sur la mer mais étant donné que les moyens de secours partent du pied de la tour, nous devons être capables de les guider sur zone en transcrivant ces coordonnées aériennes en langage maritime, précise Jean-Pierre Laffite, contrôleur aérien à Pierrefonds. Une fois par trimestre, le même entraînement a lieu de nuit. Mais pour être efficace, les sauveteurs en mer auraient aujourd’hui besoin d’être dotés de lunettes à vision nocturne comme certains de leurs camarades de métropole. Des frais supplémentaires que la station n’est pas en mesure d’assumer alors qu’elle doit déjà songer à remplacer sa vedette dans les trois années qui viennent.

(1)CROSS : Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage (implanté à la Base Navale de Port des Galets)

Clicanoo.re, Le journal de l’île de la Réunion, Pierre Verrière, 7 septembre 2008


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