Surirradiés de Rangueil : des perquisitions ont été menées au CHU

Des perquisitions ont été menées mercredi par le SRPJ de Toulouse dans les locaux du Centre régional de radiochirurgie stéréotaxique du CHU de Rangueil où 145 patients ont été exposés à des doses excessives de rayonnement dans le cadre de leur traitement par radiochirurgie entre avril 2006 et avril 2007, a-t-on appris jeudi matin de source policière.

Ces perquisitions ont permis de saisir de nombreux documents concernant l’organisation de ce service ainsi que les conditions d’installation et d’utilisation de l’appareil de radiochirurgie Novalis dont est équipé le CHU toulousain depuis mars 2006. Développée par le constructeur BrainLab, cette technologie nouvelle génération qui s’appuie sur un rayonnement de haute énergie en une séance unique de traitement, est mis en cause dans la surirradiation dont ont été victimes les patients traités pour des tumeurs cérébrales cancéreuses ou bénignes.

Dans un communiqué, le CHU de Rangueil a confirmé avoir été "sollicité, dans le cadre d’une commission rogatoire, pour fournir un certain nombre d’éléments en lien" avec l’affaire, assurant "mettre tout en oeuvre pour répondre précisément aux demandes de la justice" et "rester à sa disposition pour que toute la lumière soit faite sur cette douloureuse affaire".

Le 3 avril dernier, une information judiciaire contre X avait été ouverte pour "homicide involontaire" et "blessures volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois". Confiée à deux juges d’instruction du pôle de santé publique du palais de justice de Paris, Anne-Marie Belot et Pascal Gand, cette instruction faisait suite à une plainte contre X déposée par l’avocat de l’association SOS Irradiés 31 pour "mise en danger de la vie d’autrui", "coups et blessures non intentionnels" et "homicides involontaires".

"Ces perquisitions montrent que les juges d’instruction sont véritablement entrés dans le dossier et que l’enquête avance", a déclaré à l’Associated Press Me Christophe Léguevaques, représentant SOS Irradiés 31. Le 17 avril dernier, à l’occasion d’une comparaison de fichiers, BrainLab avait détecté "une anomalie consistant dans un écart entre la dose délivrée et la dose prescrite" dans les données transmises par le centre hospitalier et avait conclu à "un problème de paramétrage" de l’appareil.

Le 26 février, deux rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avaient conclu que cet "accident n’est imputable qu’à une seule cause technique, une erreur d’étalonnage", survenue lors de la mise en marche de l’appareil de radiochirurgie et à un mauvais fonctionnement du service hospitalier. Selon l’IRSN, cette surirradiation ne peut néanmoins pas "être mise en cause pour les 18 décès survenus jusqu’ici parmi les 145 patients".

Le Nouvel Observateur, AP, 17.07.2008


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