L’AIRAP alerte sur le risque avalanches

La Presse, la Télévision et la Radio ont fait état hier de la situation de danger intense existant dans deux département des Pyrénées à la suite de grosses chutes de neige.

L’alerte Vigilance rouge a été déclenchée contre le risque d’avalanche.

Les services de l’Etat sont en alerte, bien évidemment ; les maires des communes concernées de ces deux départements aussi, et tout particulièrement les 40 sur le territoire desquelles ont été identifiés, il y a plusieurs années déjà, des "sites sensibles aux avalanches en secteur habité", les SSA,H (par l’IRSTEA, ex CEMAGREF).

Il y a 160 SSA,H dans les deux départements des Hautes-Pyrénées et Pyrénées -Atlantique.

Mais voilà : dans leur immense majorité, les maires se sont refusés à prendre en compte cette information dérangeante (qu’il y a sur leur territoire des SSA,H) et ces secteurs ne sont pas cartographiés correctement, interdisant aux services en charge, le moment venu, en cas d’alerte rouge notamment, d’avertir les populations qu’il faut parfois évacuer leur logement.

Les maires ne savent pas qui avertir précisément, pas plus que les préfets.
C’est pour cela que les avalanches d’Ortiporio en Corse en 1934 (37 morts), Val d’Isère en 1970 (39 morts), et Montroc-Chamonix en 1999 (12 morts) ont été si meurtrières.

Cette situation est le résultat des "déviations politiques" successives de nos ministres de l’environnement, de nos élus communaux et des responsables de l’ANEM et de l’ANMSM qui devraient pourtant tous être habités de cette responsabilité première qui est, en théorie, la leur , être les premiers acteurs de la sécurité des personnes.

Mais, selon les cas, soit ils ne font rien pour mettre en oeuvre ce que chacun sait être les bonnes mesures à appliquer (écrites par l’Administration), soit font tout pour qu’elles ne soient pas appliquées.

L’AIRAP, crée par les parents de jeunes disparus dans l’avalanche de Montroc en 1999, lutte depuis 2005 dans ce domaine. (www.airap.asso.fr)
Chamonix est devenue, largement grâce à elle, une commune modèle dans le domaine de la prise en compte de ce risque d’avalanches urbaines et des méthodes mises en place.

L’AIRAP souhaite vivement que les avancées à venir, inéluctables, dans les autres communes concernées ne soient pas issues de la prise de conscience tardive de cette nécessité à la suite d’un nouveau drame de la neige.

Le site de l’AIRAP : www.airap-asso.fr

Ci après, le courrier adressé aux préfets des Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques

A l’attention urgente de Messieurs d’Abzac et Beffre, préfets le 15 janvier 2013

Messieurs les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées

Météo France vient de lancer l’alerte Vigilance rouge dans les départements dont vous avez la charge.
Les conditions exceptionnelles d’enneigement n’ont pas été vues depuis 1990, précise t-elle, et cela risque de déboucher sur des avalanches rarement vues dans un passé récent (1990).
Il semble donc s’agir typiquement de risques d’AMV (aléa maximum vraisemblable) qui peuvent essentiellement survenir dans certaines des 160 SSA,H (Secteurs sensibles aux avalanches en zones habitées) dont vous avez reçu la liste, dans une des 40 communes de vos départements.
Il ne semble pas, de ce que nous en savons, que tant les maires de ces communes que vous-mêmes ayez pris à ce jour toutes les dispositions nécessaires préalables indispensables pour être prêts à répondre à ce genre de risque : cartographier les secteurs dangereux et mettre en place un automate d’alerte pour les plus importantes de ces communes dans le cadre d’un PCS ou son équivalant.

Le bulletin de Météo France est de son côté largement insuffisant puisqu’il n’aborde pas ni n’évoque une des décisions essentielles à prendre le moment venu dans le cadre d’avalanches exceptionnelles, à savoir l’évacuation des logements situés en zone d’AMV (cad en "zone jaune"). En effet, rien ne résiste aux avalanches exceptionnelles et il faut simplement ne pas se trouver dans un logement concerné par ce risque.

Mais voilà, comment savoir quels logements évacuer alors qu’il semble que vous n’ayez pas mis en oeuvre les PPR avec zonage d’AMV ou les "porter à connaissance" dans ces secteurs, partout où nécessaire.
Vos maires avaient été avertis, pourtant, en même temps que vous, à plusieurs reprises sur cette nécessité d’identification des zones jaunes. L’AIRAP l’a fait de son côté activement en 2011 et 2012 en vous écrivant ainsi qu’aux maires pour souligner cette exigence.
La DGPR vous avez fait parvenir en son temps ces listes, mais une liste sans cartographie n’a que peu d’intérêt.
Nous vous l’adressons à nouveau pourtant car il est néanmoins possible qu’elle réveille dans les mémoires de certains maires et de vos services quelques souvenirs, volontairement ou non, enfouis qui pourraient faciliter des décisions urgentes.
En attendant, il ne nous reste qu’à vous souhaiter de gérer au mieux cette crise annoncée en espérant qu’elle ne débouchera pas sur des drames du type d’Ortiporio en Corse (37 morts en 1934), Val d’Isère (39 morts en 1970) ou Montroc-Chamonix (12 morts en 1999).

Passé ce temps d’alerte, nous sommes persuadés, et vos services techniques aussi, que vous aurez pris conscience de l’absolue nécessité de la mise en oeuvre rapide de ces modalités définies par l’Administration elle-même et laissée à ce jour, et pour l’instant, au bon discernement des préfets eux-mêmes. La Haute-Savoie, les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes et quelques autres ont suivi cette voie de la prudence et de la sagesse depuis un certain temps. Sagesse personnelle mais aussi et surtout sagesse pour les autres, car pour ces autres, c’est de leur vie dont il s’agit.

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