La FENVAC aux côtés des otages français

Samedi 15 septembre 2012, les proches de 4 français retenus en otages au Niger ont organisé une conférence de presse et une réunion de solidarité avec un message fort "nous ne vous oublierons pas".

Thierry, Marc, Daniel et Pierre travaillaient sur le site d’Arlit au Niger quand ils ont été enlevés par l’organisation terroriste AQMI.

Françoise Rudetzki et Stéphane Gicquel ont été présents aux côtés de ces familles tout au long de cette journée, et bien évidemment la FENVAC accompagnera ces familles jusqu’à la libération de leurs proches. Les représentants de la FENVAC ont également pu s’entretenir avec les familles de Philippe Verdon et Serge Lazarevic, français retenus en otages au Mali.

Au terme de cette journée, un arbre de la liberté a été planté dans un parc de Meudon la Forêt.

Nous vous invitons à manifester votre soutien à ces otages et à leurs proches en contactact l’association qu’elles ont créé : comitearlit@gmail.com

L’association "Otages du Monde" est également engagée aux côtés de ces familles, et vous retrouverez de l’information complémentaire sur leur site.

Nous reproduisons ci après le discours prononcé par les proches des 4 otages.

JPEG

Chers amis,

C’est en tant que porte-parole des familles de Thierry, Marc, Daniel et Pierre que je vous adresse ces mots qu’elles ont préparés. Et je vous transmets d’abord leurs remerciements chaleureux. Oui, merci d’être ici avec nous, malgré la distance. Je pense à tous ceux qui sont venus de très loin. Merci à vous de nous entourer et nous soutenir.

Si vous le permettez, mes premiers mots iront vers ceux qui, comme le dit Françoise Larribe « sont de l’autre côté ». C’est-à-dire loin de nous. Elle sait de quoi elle parle. Vous le savez : elle en revient.

Oui, c’est à vous Thierry, Marc, Daniel, Pierre, que je m’adresse en premier, comme pour répondre à l’appel récent que vous venez de nous lancer.

Nous voudrions que vous sachiez que depuis votre enlèvement, nous ne cessons de penser à vous, le jour, la nuit. Quelles que soient nos occupations : pas un instant vous ne nous quittez.
Nous voudrions aussi vous assurer que depuis le 16 septembre 2010 nous ne cessons de nous mobiliser pour que vous ne soyez pas oubliés.

Oui, nous voulons vous dire que nous multiplions les démarches pour que tous ceux qui sont en responsabilité, à la tête de l’Etat et des entreprises Areva et Vinci, mettent en œuvre des moyens efficaces pour que cesse votre calvaire.
Oui, nous clamons partout que vous n’êtes pas à votre place là où vous êtes actuellement. Que votre place est avec nous, familles et amis.

Depuis le début on nous répète que la mobilisation est totale, que tout est mis en œuvre pour vous ramener à la maison. Mais nous ne voyons rien venir et comme vous, qui vous sentez oubliés, il nous arrive de douter. Nous ne voulons plus des paroles, nous voulons un acte fort : votre retour.

Peut-être y-a-t-il eu des erreurs, des freins, des intérêts de toute sorte opposés à votre libération. Nous exigeons que tous ceux qui ont en charge cette affaire œuvrent ensemble et dans la même direction.

Nous exigeons que soient surmontées ces difficultés grâce à une détermination renforcée des personnes qui sont en situation de responsabilité. C’est notre urgence et la vôtre. Car votre vie est en danger.

Or votre vie est plus précieuse que tout au monde : chacun d’entre vous est unique. Et vos vies sont irremplaçables pour nous, vos familles et amis.
Notre présence ici, ou par la pensée, témoigne de ce formidable rappel de la primauté de la vie humaine sur toute autre considération.

Nous faisons nôtre le message adressé par Eric, ami d’une des familles. Voici ce qu’il a écrit : « il est important de rappeler que Thierry, Marc, Daniel, Pierre sont d’abord des hommes, des hommes libres, dont le droit à la liberté est aussi, égal, fondamental et évident que le nôtre, aujourd’hui, où nous en jouissons, nous, sans entrave. La liberté n’est pas ce privilège qu’il faudrait accorder, rechercher ou acheter, dans un monde de servitude ou d’enfermement.

Si Pierre, Marc, Thierry et Daniel sont otages, sous la contrainte de personnes qui ne les respectent pas et qui ne respectent pas la liberté du monde, ce n’est ni une parenthèse logique, ni une conséquence justifiable dans un monde injuste. C’est seulement un scandale, qui est, spécialement lui, l’injustice de ce monde.

Ni nos amis prisonniers au Sahel, ni nous, ni aucun de nos responsables politiques ne peuvent l’accepter comme la nécessité collatérale d’un monde où la France devrait défendre des intérêts dits vitaux.

Car aucun des intérêts de la Nation, ne peut justifier la privation injuste, infondée et arbitraire de la liberté de nos proches et de quiconque.
C’est pour cela que nous sommes ici : « afin que l’inacceptable ne se dilue pas dans l’information habituelle, dans la redite ou encore dans la dévaluation des injustices de ce monde au fur et à mesure de leur disparition de l’actualité ».

Thierry, Marc, Daniel, Pierre, nous avons entendu votre appel pressant. Nous avons lu dans vos yeux, entendu dans vos voix votre lassitude, votre fatigue. Mais pour nous, qui attendions depuis longtemps de vous voir en vie, cette vidéo a été comme une porte qui s’ouvre vers votre liberté. Tandis que vous, de votre côté attendez toujours des nouvelles de nous.

Nous voulons croire que cette situation insupportable va cesser très vite. Nous faisons tout pour cela.

Le message que vos geôliers ont fait passer par vous est un appel. Nous voulons croire qu’il traduit une réelle volonté de vous relâcher. Nous prenons donc le relais de vos demandes de nous voir venir à votre secours. Que la priorité des priorités soit votre libération.

C’est pourquoi aujourd’hui nous demandons à chacune des parties concernées de trouver un accord pour une issue heureuse, au plus vite.
En ce moment nos pensées vont aussi vers tous les otages détenus dans le monde. Tout spécialement pour les deux français, Philippe Verdon et Serge Lazavéric enlevés au Mali il y aura bientôt 300 jours et aussi pour Denis Allex détenus depuis plus de 1000 jours.

Nous assurons leurs familles représentées ici de notre totale solidarité.

Avec vous qui êtes ici nous restons totalement mobilisés.

Nous remercions la municipalité de Meudon et principalement l’engagement de Monsieur le Sénateur maire Hervé Marseille à l’origine de ce rassemblement.

Nous saluons aussi la présence de Monsieur Antiste Sénateur maire du François en Martinique qui soutient Thierry et ses compagnons depuis le début.

Nous soulignons la présence d’un représentant de Monsieur Ayrault Premier ministre et aussi ancien maire de Nantes, département d’origine de Pierre Legrand ainsi que d’un représentant du Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Fabius.

Nous voulons croire que leur présence en ce jour témoigne de l’engagement déterminé et de la pleine mobilisation de l’Etat, ainsi que l’a dit le Président de la République : « pour les ramener tous, vite et de façon claire ».
Nous ne comptons plus les soutiens qui nous sont apportés par « ceux qui croient au ciel et ceux qui n’y croient pas » comme dit le poète Aragon.

Nous remercions très chaleureusement les anciens otages qui ont pu se déplacer : Jean Louis Normandin, Florence Aubenas, Hervé Ghesquière et de ceux qui nous ont adressé des messages comme Jean Paul Kauffmann et son épouse Joëlle.

Merci aux personnalités qui nous accompagnent et tout particulièrement Pascal Boniface venu à Couffé pour les 200 jours. A messieurs les Maires de Couffé, Mialet et Velaux et aux élus des régions et des communes qui ont accepté de dérouler une banderole de soutien ou de planter un arbre de la liberté ou de la paix en des lieux publics.

Merci aux médias qui nous suivent et dont nous continuerons d’avoir besoin pour qu’à aucun moment les otages ne soient oubliés. Soyez présents avec nous comme vous l’avez été pour les otages journalistes. Pas plus, mais pas moins.

Merci aussi à ceux que je n’ai pas nommés, mais ce n’est pas par oubli. Enfin, merci encore à vous tous qui nous entourez en ce moment..

Plus que jamais restons mobilisés pour la Liberté, pour le respect de chaque Homme, pour que cessent les prises d’otages dans le monde."


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes