Il y a 30 ans, l’attentat de la rue des Rosiers

Il est un peu plus de 13 heures, ce 9 août 1982. La foule se presse au restaurant Jo Goldenberg, restaurant emblématique au centre du vieux quartier juif parisien.

Soudain, un homme fait irruption et jette une grenade parmi les convives. Ensuite, le commando composé de 4 ou 5 hommes descend la rue des Rosiers en fusillant les passants.

Clients, personnel, passants, le bilan humain sera très lourd avec 6 morts et 22 blessés. Certains de ces blessés décéderont peu de temps après.

Témoignages vidéos sur le site de l’INA

Durant de longues années, l’association SOS Attentats créée en 1986 a accompagné et soutenu ces victimes, à une époque où si peu pour ne pas dire rien existait pour prendre en charge les victimes du terrorisme.

Sur le plan judiciaire, si aucune organisation n’a revendiqué cet attentat, très vite les enquêteurs vont soupçonner le Fatah, Conseil révolutionnaire d’Abou Nidal, un groupe palestinien dissident de l’OLP.

Cependant l’instruction judiciaire menée par le juge Jean-Louis Bruguière ne va pas réussir à mettre un nom sur les tueurs, surtout qu’Abou Nidal nie publiquement son implication.

Durant 30 années, l’enquête se fera difficilement, stagnant avec certes quelques rebondissements, et ce dès l’origine d’ailleurs avec l’épisode grotesque de l’affaire dite des « Irlandais de Vincennes ». En 2008, une enquête journalistique évoquera la piste néo-nazie. Mais c’est finalement en novembre 2011 que la recherche de la vérité connaît une étape essentielle sous la direction du juge d’instruction Marc Trévidic puisque deux membres du commando sont identifiés. Est ainsi confirmée la piste initiale du Fatah.

Ces terroristes réfugiés en Jordanie reçoivent l’assurance qu’ils ne sont pas poursuivis par les autorités locales dès lors qu’ils s’engagent à ne pas quitter le territoire.

La FENVAC SOS Catastrophes & Terrorisme ne peut que condamner fermement que ce crime reste ainsi impuni, le temps n’en diminuant pas l’horreur et la lâcheté.

Parce que l’oubli serait une victoire des terroristes, parce que cet attentat fait partie intégrante de notre histoire contemporaine et enfin parce que la solidarité envers les victimes est un devoir national, nous invitons chacun à avoir une pensée ces hommes et femmes dont le destin à été brisé en ce jour d’août.

En mémoire de Mohammed BENEMMON, André HEZKIA NIEGO, Grace CUTER
Anne VAN ZANIEN, Denis GUERCHE ROSSIGNOL ,Georges DEMETER, les 6 victimes décédées le 9 août 1982.

En mémoire également d’Huguette BIRMAN, Reinette et Prosper DAHAN, Irène FLEURY, Mme TVAOURI Jacques-Henri VARICHON morts des suites de leurs blessures.

En union avec tous ceux et toutes celles qui resteront marqués à jamais tant physiquement que psychologiquement par cet attentat odieux.

Une plaque commémorative inaugurée le 29 juin 2011 par M. Bertrand DELANOE, Maire de Paris, est apposée sur la façade de l’ancien restaurant aujourd’hui devenu magasin de vêtements, au numéro 7 de la rue des Rosiers.


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