Centrale de Penly : fuite d’eau radioactive maîtrisée, arrêt d’un réacteur

EDF a constaté une "fuite d’eau" radioactive du circuit primaire du réacteur n° 2 de Penly, en Seine-Maritime, arrêté jeudi dans l’après-midi. La fuite est "collectée dans des réservoirs prévus à cet effet", a annoncé l’opérateur dans la soirée. Le réacteur, qui s’est arrêté automatiquement après deux départs de feu dans le bâtiment qui l’abrite, "continue à être refroidi normalement" et la fuite "n’a aucune conséquence sur l’environnement", a affirmé l’opérateur.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a classé provisoirement en niveau 1 ("anomalie") l’incident. "L’ASN a provisoirement classé cet événement en niveau 1 sur l’échelle INES", a indiqué l’institution dans un communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi. L’échelle internationale des événements nucléaires INES va de 1 ("anomalie") à 7 ("incident majeur").

L’ASN précise également qu’elle lève le dispositif de crise qu’elle avait mis en place dans la soirée. Les actions entreprises par EDF sur le réacteur "ont d’ores et déjà permis de réduire de manière importante" la fuite d’eau du circuit primaire du réacteur, "et de la ramener à des valeurs prévues", a précisé l’ASN. Selon Jean-Christophe Niel, le directeur général de l’ASN, interrogé dans la nuit, la fuite d’eau, qui était de 2 300 litres par heure en début de soirée, n’était plus que de 66 litres par heure en cours de nuit, soit un niveau inférieur aux valeurs maximales admises en fonctionnement normal du circuit primaire.

"FUITE D’EAU"

EDF indique qu’il a identifié un défaut "sur un joint de l’une des quatre pompes de refroidissement du circuit primaire" dans le bâtiment du réacteur n° 2 de la centrale nucléaire. Les réservoirs prévus pour collecter ce type de fuites sont situés à l’intérieur du bâtiment réacteur. "En faisant baisser la pression et la température, les travaux d’expertise de la pompe et de sa réparation pourront être entrepris", précise l’opérateur.

Une alarme incendie s’était mise en route à 12 h 20 dans la centrale, après un dégagement de fumée. "Il n’y a pas de blessés et les installations sont en sécurité", a affirmé un porte-parole EDF, précisant que l’incendie était "sans gravité". Le président de la commission locale d’information (CLI), Serge Boulanger, a précisé qu’il avait été informé en début d’après-midi par EDF d’"un dégagement de fumée au niveau d’une pompe d’alimentation d’eau qui se serait mise à fumer à la suite d’un manquement d’huile, au niveau de l’enceinte du réacteur 2".

Une dizaine de camions de pompiers sont venus en renfort des équipes de lutte contre l’incendie d’EDF, déjà sur place. Ces équipes sont entrées dans le bâtiment du réacteur et ont éteint des flaques d’huile en feu. Le directeur général de l’ASN a indiqué qu’une personne avait été légèrement brûlée pendant l’intervention pour éteindre les départs de feu. Selon les informations transmises par EDF, "il s’agit d’une blessure limitée", a-t-il indiqué. Au total 29 personnes sont entrées dans le bâtiment réacteur pour éteindre les départs de feu, a-t-il ajouté. Aucune d’entre elles n’a subi de contamination radioactive, selon les examens anthropogammamétriques pratiqués sur elles après l’intervention, a-t-il précisé. La préfecture de région, la sous-préfecture de Dieppe et la CLI ont été immédiatement informées de cet événement.

Le Monde.fr avec AFP - 5 avril 2012


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