L’homme, la machine et l’imprévu

Les 29 et 30 novembre, s’est tenu au siège de la DGAC, un colloque organisé par l’Académie de l’Air et de l’Espace sur le thème "les pilotes face à l’imprévu".

Si apparemment, et cela a été expressément rappelé, ce thème a été décidé avant la tragédie du vol AF447, ce crash n’est pas moins l’illustration de l’acuité de cette question en matière de sécurité aérienne.

Laurent Lamy, membre de l’association "Entraide et solidarité AF447, a assisté à ces deux journées de colloque. Nous reproduisons ci dessous le début de son compte rendu, disponible intégralement sur le site de l’association.

Le rapport direct avec la catastrophe de l’AF447 m’a conduit à y assister, événement qui, sans qu’il fût cité expressément, transparaîtra tout au long de ces deux journées. Il a souvent été fait référence durant ces 2 jours de colloque à des chiffres et des statistiques mais jamais à des vies humaines, à tel point que je me suis demandé si certains de ces intervenants savaient ce que ces avions transportaient vraiment.

M. Trodaec, directeur du BEA, a ouvert ce colloque en énumérant une liste d’accidents ou d’incidents, tous issus de situations inattendues. Il a insisté sur le facteur chance qui joue un rôle prépondérant à la sortie « heureuse » de telles situations. Prendre la bonne décision en quelques secondes (ou millièmes de secondes) peut tout changer sur l’issue de ce qui est au départ un incident. Ainsi, concernant le pilote qui a amerri sur l’Hudson, peut-être aurait-il mieux valu qu’il tente d’atterrir sur une piste proche ? Y’avait-il moins de risque à amerrir ? L’histoire lui a donné raison mais si cela avait échoué, il lui aurait été probablement reproché d’avoir tenté cet amerrissage. En résumé, la résolution d’un dysfonctionnement dramatique ne tient parfois qu’à un savant mélange de circonstances, d’intelligence, d’expérience, de formation et donc d’intuition.

Il a justement été beaucoup question pendant toute la durée de ce colloque de formation des pilotes. Les représentants des constructeurs Airbus et Boeing ont rappelé avec insistance que les pilotes sont seuls à pouvoir intervenir dans l’imminence d’une catastrophe quand plus rien ne fonctionne comme prévu : leur rôle est donc essentiel au sein d’un avion. Mais comment interpréter les propos de M. Rosay d’Airbus quand il dit sur le ton de la plaisanterie qu’il faudrait supprimer la manette des gaz ?
L’armée également présente a fait une démonstration convaincante de sa maîtrise du suivi de ses pilotes dans leur cursus de formation et de retour d’expérience. Pour autant, la présentation réalisée a semblé un peu trop parfaite pour être totalement crédible.
Lire la suite sur le site de l’association.


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