Sécurité, clients : la nouvelle SNCF affiche ses priorités

La réforme ferroviaire votée cet été se traduit par une transformation de l’organisation. Un poste d’inspecteur général de la sécurité, hors hiérarchie, est créé.

Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et Jacques Rapoport, celui de Réseau Ferré de France (RFF), le gestionnaire des infrastructures, veulent profiter de la réforme ferroviaire votée fin juillet pour transformer en profondeur le fonctionnement du rail français. Les deux dirigeants ont présenté aujourd’hui en interne l’organisation du futur pôle public ferroviaire, effective au premier janvier 2015, et qui marque une attention particulière pour la sécurité.

Suite à la réforme, le nouveau système articulera trois établissements publics (Epic). RFF va accueillir les 50.000 cheminots chargés de l’entretien des voies et s’appellera désormais SNCF Réseau. Il voisinera avec SNCF Mobilités, où seront logés les activités voyageurs et de transport de marchandises. Ces deux Epic seront coiffés par un troisième, baptisé... SNCF, chargé d’assurer le pilotage de l’ensemble.

Au-delà de ces changements inscrits dans la loi, Guillaume Pepy et Jacques Rapoport ont décidé de remodeler les organigrammes, avec l’ambition de simplifier ceux-ci, mais aussi de marquer certaines priorités.

« Regarder sous le tapis »

C’est le cas notamment pour la sécurité, qui depuis le déraillement de Brétigny en juillet 2013 (7 morts) et la collision entre un TGV et TER à Denguin cet été, suscite beaucoup d’interrogations. Une direction de l’audit et des risques unique, recentrée sur l’excellence métiers, sera donc logée au niveau de la structure de tête. Mais la mesure la plus spectaculaire est la création d’un poste d’inspecteur général de la sécurité, confié au général Frédéric Castay, jusque-là inspecteur des armements nucléaires à l’Etat-major particulier du président de la République.

« A l’image de ce qui se fait à EDF ou au CEA, il sera rattaché directement à la présidence et aura pour mission d’aller sur le terrain sans prévenir, pour regarder sous le tapis, précise aux « Echos » Guillaume Pepy. Il aura également comme fonction d’être un lanceur d’alerte, hors hiérarchie, à l’écoute de l’entreprise sur les questions de sécurité. »

Redonner du souffle

L’attention portée aux clients est par ailleurs matérialisée par le regroupement des activités TGV, TER, Intercités et Transilien (les trains en Ile-de-France) dans une direction voyageurs unique, qui sera pilotée par Barbara Dalibard, aujourd’hui patronne de l’activité grande vitesse. « Notre stratégie de porte-à-porte, qui consiste à proposer une offre conjuguant différents moyens de transport, impose de renforcer les convergences, détaille Guillaume Pepy. Cela devrait se traduire par exemple par la mise en place à terme d’un site d’informations voyageurs unique, quel que soit le type de trains ».

L’importance du digital, qui doit conduire à « une refondation des métiers », selon le dirigeant, se manifeste par la création d’un direction spécifique rattachée à l’Epic de tête, qu’animera Yves Tyrode, actuellement patron de voyages-sncf.com.

Dans le même temps, plusieurs responsables changent de postes, ce qui traduit la montée en puissance d’une génération de dirigeants quadragénaires, mais aussi la nécessité de redonner du souffle à un groupe sur la défensive depuis plusieurs mois sur la plupart de ses activités.

lesechos.fr - Lionel Steinmann - le 3.09.2014

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