Queen Mary 2 : deux salariés encore jugés

Deux salariés des Chantiers de l’Atlantique, dont les condamnations avaient été annulées en cassation, vont comparaître à partir de lundi devant la cour d’appel de Versailles pour le drame de la passerelle du Queen Mary 2, qui avait fait 16 morts en 2003. Les condamnations d’Etienne Lamock, coordinateur d’ouvrage, et Christophe Pierrard, responsable de la logistique, relaxés en première instance puis condamnés respectivement par la cour d’appel de Rennes, en juillet 2009, à deux ans et dix-huit mois de prison avec sursis, avaient été annulées par la Cour de cassation le 23 novembre 2010.

Le 15 novembre 2003, l’effondrement de la passerelle, qui reliait au quai le paquebot géant en cale sèche aux Chantiers à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), avait entraîné la chute de 45 personnes (visiteurs et personnels) d’une hauteur de 18 mètres, faisant 16 morts et 29 blessés.

"Les deux (prévenus) demandent la relaxe, ils estiment qu’il n’y a pas de lien de causalité entre leur responsabilité et la survenance du drame", a déclaré à l’AFP l’avocat de M. Pierrard, Me Philippe Joyeux, considérant que le rôle de cet ingénieur consistait à "contrôler la commande". "On reproche à mon client de ne pas avoir réclamer une note de calcul, qui n’aurait pas empêché l’arrivée du drame", a-t-il dit.

"Nous ne souhaitons pas la relaxe de ces deux cadres car nous considérons que ces personnes ont chacune une part de responsabilité dans l’accident", a estimé de son côté le président de l’association des victimes du Queen Mary 2, Yves Violette. "Les prévenus vont dire qu’il y avait délégation de responsabilité et qu’en dessous, c’est le système, c’est personne, et ça, on ne veut pas l’entendre", a-t-il poursuivi.

La Cour de cassation avait estimé que la cour d’appel de Rennes n’avait "pas suffisamment caractérisé les fautes imputables" à Christophe Pierrard, ni "précisé leur lien de causalité avec le dommage". Concernant Etienne Lamock, elle estimait également que les magistrats rennais n’avaient pas suffisamment "justifié" leur condamnation.

En première instance, en février 2008, les deux salariés des Chantiers de l’Atlantique avaient été relaxés, comme les six autres personnes physiques poursuivies dans l’affaire. Seules avaient été condamnées, en tant que personne morale, les Chantiers et leur sous-traitant Endel. Avait été prononcée contre chacun une amende de 177.500 euros.

En appel, l’amende avait été portée à 225.000 euros. En outre, la cour d’appel avait condamné quatre particuliers : deux salariés des Chantiers et deux employés de Endel, l’un responsable d’agence et l’autre dessinateur de la passerelle. Ces deux derniers, qui avaient également écopé de peines de 24 et 18 mois avec sursis, ne s’étaient pas pourvus en cassation.

AFP - 1er octobre 2011


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