Paris-Roubaix terni par un accident

Hier à 15 h 45, une moto de l’assistance course a quitté la route et foncé dans le public du Paris-Roubaix. Bilan : seize blessés, dont le motard. Trois sont dans un état grave.

Ils s’étaient retrouvés en famille, pour vivre pleinement la fête du Paris-Roubaix. Comme beaucoup le font, ils étaient sortis sur le trottoir, devant la maison, pour mieux apprécier le passage des coureurs. Ils venaient d’applaudir la tête de course, à la sortie du secteur pavé entre Beuvry-la-Forêt et Orchies, lorsqu’a déboulé une moto folle. « Je l’ai vue zigzaguer, le motard a dû perdre le contrôle. Il a foncé dans le public, fauché une dizaine de personnes, témoigne une dame, qui ajoute dans un souffle : J’étais avec mes enfants... »

Jean-Philippe, venu de Belgique pour suivre la course en famille, n’a pu esquisser le moindre geste. « La moto est passée devant moi comme un éclair. Ça va tellement vite, on n’a pas le temps d’avoir peur. Mais après, ça a été l’horreur. Ma nièce de quatre ans fait partie des victimes... » Les secours, alertés à 15 h 45, arrivent sur place à 16 h. C’est la mobilisation générale : dix centres de secours et deux hélicoptères sont mobilisés, 44 sapeurs-pompiers, sans oublier quatre équipes médicales du SAMU. Un hôpital de campagne s’organise. On dénombre seize victimes, blessées à des degrés variés. Trois souffrent de blessures sérieuses plus exactement, on redoute un traumatisme abdominal. Ces trois blessés, un trentenaire, une dame et une fillette de quatre ans, seront évacués par hélicoptère. Il est 16 h 30 lorsqu’un premier engin décolle du stade municipal voisin. Un jeune homme arrive près du cordon de gendarmes qui sécurisent les lieux. Son regard balaie l’assistance. Les victimes entourées de blouses blanches, les témoins, les hommes en uniforme... Soudain, son visage s’éclaire : « Maman, tu es là ! J’ai tout vu à la télé, je croyais que c’était vous qui ... » L’attente est éprouvante aussi pour les riverains, pressés d’avoir des nouvelles de leurs voisins, de leurs amis. Régulièrement, on s’écarte pour laisser passer une ambulance. Quinze victimes sont ainsi progressivement emmenées vers différents hôpitaux de la région : Lille, Roubaix, Valenciennes, Seclin. À 17 h 15, le dernier blessé est évacué. Le Dr Goldstein dresse un premier bilan : « Chez aucune des victimes le pronostic vital n’est engagé, rassure-t-il.

On a une ou deux fractures, des polycontusions. Nous devons aussi tenir compte du traumatisme psychologique. D’ailleurs, un accueil psychologique est organisé au sein des hôpitaux pour les victimes et leurs familles. » Après le départ de la dernière ambulance, les gendarmes d’Orchies continuaient d’interroger les témoins. Le motard, expérimenté sur ce genre de course, venait de quitter un tronçon pavé et sortait d’un virage lorsqu’il a brutalement quitté la route. « Il roulait vraiment vite » , raconte René, venu de Templeuve avec son épouse suivre la course en famille. Leur fils et leur petite-fille de 16 ans sont parmi les victimes.

La Voix du Nord - A.L. TENEUL

13 avril 2009

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes