Paris-Munich : nouveau procès

Tous les protagonistes du dossier fleuve de l’incendie dans le train Paris-Munich se retrouvent dès aujourd’hui devant des juges. S’ouvre, en effet, le procès en appel des mis en cause de ce drame qui, dans la nuit du 5 au 6 novembre 2002, avait coûté la vie à douze voyageurs piégés dans leur wagon-lit.

En mai dernier, à l’issue de quinze jours de débats, les juges du TGI de Nancy avaient relaxé la SNCF et la Deutsche Bahn, personnes morales mises en examen pour homicide involontaire. Pour le tribunal, si certaines anomalies dans la sécurité et l’application des normes étaient à déplorer, elles n’ont pas eu un lien direct avec les décès des voyageurs. Seul le steward allemand, Volker Janz, avait été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire.

Débats techniques

Sur un planning plus resserré, cinq jours de procès, la cour d’appel de Nancy approfondira les points essentiels, la sécurité, la répartition des responsabilités entre la SNCF et la DB, et l’application des normes internationales et la formation du steward. Des débats donc très techniques.

Dans la nuit du 5 au 6 novembre, quelques minutes avant le passage du Paris-Munich en gare de Nancy, un incendie se déclare dans la kitchenette de la voiture-lit de la DB, placée en tête de convoi. Un sac plastique placé sur une plaque chauffante allumée a mis le feu à la veste de l’accompagnateur accrochée juste au-dessus. Paniqué, le steward a quitté sa voiture, sans prévenir les passagers ou tirer le signal d’alarme et en les enfermant derrière lui. Il n’avait qu’une idée fixe en tête : aller quérir le chef du train.

Le feu s’est fortement développé. Sous la chaleur, des fumées toxiques se sont répandues dans les compartiments. Ces fumées sont responsables du décès de douze personnes, dont cinq de nationalité américaine appartenant à la même famille.

Lorsque le convoi s’est arrêté un kilomètre après la gare nancéienne et parce que les portes du wagon étaient verrouillées par des crochets anti-intrusion, les pompiers ont rencontré de grosses difficultés pour pénétrer dans la voiture-lit. Sur les huit passagers qui ont réussi à sortir de la fournaise, un seul a réussi à trouver le marteau brise-vitre, rangé dans une petite armoire de toilette.

Quelques mois après l’accident, le rapport du conseil général des ponts et chaussées avait pointé un certain nombre de manquements à la sécurité vis à vis de la réglementation internationale.
La cour devrait mettre sa décision en délibéré.

M.-O. N. - Républicain Lorrain - 26 mars 2012


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