Militaires tués par Merah : création d’une mention "Mort pour le service de la Nation"

L’Etat va créer une mention "Mort pour le service de la Nation", qui devrait notamment être attribuée aux trois militaires tués en mars par Mohamed Merah, a-t-on appris mardi dans l’entourage du ministre de la Défense.

Jean-Yves Le Drian a reçu mardi matin Albert Chennouf, père de l’une des victimes de Merah, et devait rencontrer d’ici jeudi les familles des deux autres soldats tués pour leur annoncer cette décision prise à la demande du président de la République, a-t-on indiqué de même source.

La nouvelle mention, qui ne sera pas réservée aux militaires, permettra en particulier l’inscription sur les monuments aux morts des noms des soldats tués par Merah, ce qui était l’une des revendications fortes des familles.

Elle s’ajoutera aux deux autres mentions de ce type qui existaient déjà - "Mort pour la France" et "Mort en déportation" - qui ne s’appliquaient pas dans le cas des victimes de Mohamed Merah, souligne-t-on dans l’entourage du ministre.

La mention "Mort pour le service de la Nation" sera inscrite à l’état-civil, ce qui permettra l’inscription des noms des militaires bénéficiaires sur les monuments aux morts et la reconnaissance de leurs ayants droit enfants comme pupilles de la Nation.

Les trois parachutistes tués en mars à Toulouse et Montauban bénéficieront par ailleurs d’un avancement d’un grade militaire à titre posthume.

Interrogé par RTL, Albert Chennouf a déclaré éprouver "une fierté incommensurable" à l’annonce de l’attribution à son fils de la nouvelle mention. "Pour la mention +Mort pour la France+, il aurait fallu que ce soit en combattant et Merah était un terroriste, pas un combattant", a-t-il souligné.

"La finalité est la même parce qu’il en découle des choses très bien, en ce sens qu’il a aussi la Légion d’honneur, il a été promu au grade de caporal-chef et que la protection juridique m’est accordée", a-t-il indiqué, en soulignant que la République avait cette fois "été à la hauteur".

Selon l’entourage du ministre, un amendement instaurant la nouvelle mention devrait être discuté lors de l’examen, en cours au Parlement, du projet de loi sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme.

Les familles des trois parachutistes tués - Imad Ibn-Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad - avaient exprimé une forte demande de reconnaissance symbolique de la part de l’Etat.

En mai dernier, le président François Hollande avait demandé au ministre de la Défense un examen attentif de leurs dossiers et de leurs revendications.

"C’est une très bonne nouvelle, le résultat de plusieurs mois de combat de l’ensemble des familles des militaires assassinés", a déclaré à l’AFP Me Jean Tamalet, un des avocats du frère d’Imad Ibn-Ziaten, Hatim, reçu jeudi au ministère.

"C’est symboliquement très important, pour honorer la mémoire des soldats. C’est la prise en compte par l’Etat du caractère exceptionnel de ce drame", a-t-il ajouté.

Le 11 mars, un premier soldat avait été abattu par Merah à Toulouse. Quatre jours plus tard, le tueur ouvrait le feu sur un groupe de parachutistes à Montauban, tuant deux d’entre eux et en blessant très grièvement un troisième. Le 19, il avait tué trois enfants et un enseignant juifs dans une école de Toulouse.

AFP - 27 novembre 2012


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