Lubrizol : les analyses « anormales » chez certains pompiers ne seraient pas « révélatrices »

Certains ont des « résultats anormaux pour le foie, avec des niveaux de transaminases trois fois supérieurs à la normale ainsi que des perturbations au niveau de la fonction rénale ».

Certaines des analyses biologiques réalisées sur les pompiers intervenus lors de l’incendie de l’usine chimique Lubrizol à Rouen présentent des « anomalies mineures ou modérées » mais sans que cela soit forcément « révélateur d’une intoxication » sur le site, a indiqué ce mercredi un responsable des pompiers de Seine-Maritime.

Le commandant Chris Chislard, porte-parole du Service départemental d’incendie et de secours de Seine-Maritime (Sdis 76), explique :

« Certains ont reçu des résultats avec des anomalies mineures ou modérées. Mais aujourd’hui, il n’y a pas forcément de lien avec l’exposition sur le site de Lubrizol. »

Ces premiers résultats sont issus de la « prise de sang blanche », réalisée moins de 21 jours après l’incendie, à une période où l’organisme des pompiers ne doit pas encore avoir réagi à une éventuelle intoxication, a-t-il expliqué.

Le commandant des pompiers précise :

« Seule la deuxième prise de sang, réalisée à J+31, nous montrera s’il y a un écart qui pourrait être significatif d’une exposition à Lubrizol. »

Les résultats actuels, révélés par « le Monde », « ne sont pas du tout révélateurs d’une problématique d’intoxication sur le site », a-t-il ajouté.

Chris Chislard n’était pas en mesure de préciser combien de pompiers ont reçu des résultats d’analyses anormaux. Mais obtenir de tels résultats sur une population de 900 pompiers, « ce n’est pas du tout étrange », a-t-il estimé.

Mathieu Gibassier, secrétaire général CGT du Sdis 76 a, lui, avancé le chiffre de 15 pompiers ayant reçu des « résultats anormaux pour le foie, avec des niveaux de transaminases trois fois supérieurs à la normale ainsi que des perturbations au niveau de la fonction rénale ».

Il ajoute :

« Ces pompiers se sont vu prescrire de nouvelles analyses par le médecin du travail du Sdis 76. Il y aura, très probablement, des plaintes déposées à l’image de ce qu’ont fait des policiers. »

L’incendie, qui n’a pas fait de victime, avait donné lieu à un panache de fumée noire de 22 km de long au-dessus de l’agglomération de Rouen.

Par l’Obs, publié le 16 octobre 2019

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