La France se dote de ses premiers radars aux passages à niveau

Pour prévenir de collisions souvent meurtrières, une soixantaine de passages à niveau en France devraient être équipés, d’ici la fin 2009, de radars pour contrôler la vitesse des automobilistes qui les empruntent.Il s’agit d’une première en France et en Europe, selon Réseau ferré de France (RFF), propriétaire du réseau ferroviaire français.

"Dans 99% des cas, les accidents sont liés à des comportements fautifs des automobilistes", a souligné Dominique Bussereau, le secrétaire d’Etat aux Transports, dans un entretien mercredi à l’AFP. Il a maintenu son objectif, annoncé en juin dernier, de diviser par deux, d’ici dix ans, ces collisions.Dix radars destinés au contrôle de l’allure des voitures vont être installés sur six passages à niveau en France d’ici Noël, puis 11 sites seront équipés au premier semestre 2009 et 40 au deuxième. Le premier d’entre eux devrait être mis en service jeudi à Etrembières, en Haute-Savoie.

Cette décision fait suite à toute une série de collision, dont la plus meurtrière a eu lieu entre un car et un train en juin dernier à Allinges (Haute-Savoie), tuant 7 collégiens et faisant 25 blessés. Au cours des onze premiers mois de l’année, 97 collisions ont eu lieu contre 103 l’an passé, selon les chiffres de la SNCF.L’emplacement de ces radars est choisi selon plusieurs critères : le nombre de trains et de voitures en circulation et leur vitesse, la dangerosité du passage à niveau, la physiologie du site.

Chaque site repéré doit faire l’objet d’une visite au préalable pour vérifier si un radar peut être installé -ainsi la présence de ligne à haute tension peut en empêcher l’installation, par exemple-.Outre les radars contrôlant la vitesse, sont également à l’étude les radars repérant les automobilistes traversant les voies alors que les feux clignotent.Sont aussi envisagés les radars aux passages à niveau avec des feux tricolores : ils permettraient de flasher les voitures roulant sur les voies au feu rouge.

"Ces mesures répressives viennent s’ajouter à l’élimination des passages à niveau préoccupants", a indiqué M. Bussereau. Actuellement, on compte 16.000 passages à niveau dont 3.000 sans barrière.Il a ainsi rappelé son objectif, formulé fin juillet dernier, de supprimer 34 passages à niveau d’ici à 2010.Eliminer un passage à niveau compte en tous les cas nettement plus cher que d’installer un radar classique. "Il faut 5 à 10 millions d’euros en moyenne. Et c’est une lourde opération qui prend du temps : 3, 4, 5 ans... On a besoin de l’accord de la municipalité ou du département et on doit souvent acheter des parcelles agricoles", a expliqué M. Bussereau.

La mise en service d’un radar est meilleur marché, a-t-il reconnu, sans pouvoir cependant donner de prix.Par ailleurs, les infractions révélées par les radars sont autant d’amendes à payer par les automobilistes qui rentrent dans les caisses de l’Etat.

AFP, 17 décembre 2008


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