Tibéhirine : refus d’Alger de laisser sortir les prélèvements des juges français

S’achemine-t-on vers un nouveau blocage dans l’affaire des moines de Tibéhirine ? C’est ce que redoute le juge antiterroriste français Marc Trévidic, en mission en Algérie pour faire la lumière sur le massacre des religieux en mai 1996. Alors que les crânes des sept moines, dont on n’a jamais retrouvé le reste des corps, avaient été exhumés le 14 octobre, les autorités algériennes refusent désormais de laisser au magistrat français les prélèvements effectués par les experts qui l’accompagnaient, rapporte France Info jeudi 23 octobre.

Ce refus vient compromettre toute la mission et relancer les spéculations sur le rôle de l’armée algérienne dans cette affaire. Les familles attendent en effet depuis dix-huit ans de connaître la vérité, qui à ce jour n’a toujours pas été établie. A l’examen, les têtes des sept moines pourraient révéler ce qui s’est passé.

Officiellement, c’est le Groupe islamique armé (GIA) qui a exécuté les moines. Mais des versions contradictoires circulent. Après avoir suivi la piste islamiste, l’enquête judiciaire s’est réorientée vers une possible bavure de l’armée algérienne depuis 2009 et le témoignage d’un ancien attaché de défense à Alger.

Selon France Info, les experts français pourraient mettre en doute la date de la mort, fixée officiellement au 21 mai 1996, date du communiqué du GIA annonçant l’exécution des moines, après leur enlèvement dans la nuit du 26 au 27 mars.

lemonde.fr avec AFP - le 23.10.2014


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