Attentat de Tunis : un troisième auteur de l’attaque en fuite

L’attentat contre le Musée national du Bardo, à Tunis, qui a coûté la vie à vingt touristes étrangers et un Tunisien, a sans doute été mené par trois hommes, a déclaré dimanche 22 mars le président Béji Caïd Essebsi. Au cours de cette attaque, revendiquée par l’Etat islamique (EI), deux assaillants, Hatem Al-Khachnaoui et Yassine Al-Abidi, ont été abattus par les forces de sécurité, mais un troisième homme serait encore recherché.

Interrogé dimanche au « Grand Rendez-vous Europe 1-i-Télé-Le Monde », le président tunisien a évoqué ce troisième homme, toujours recherché alors qu’une vingtaine d’arrestations ont été effectuées dans le cadre de l’enquête depuis l’attaque.
« Il y en avait sûrement trois, parce qu’ils ont été identifiés et ils ont été filmés par les caméras de surveillance. Il y a en deux qui sont exécutés et il y a en un qui court un peu quelque part. Mais de toute façon, il n’ira pas très loin. »

Des défaillances de sécurité

Le secrétaire d’Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly, a affirmé sur le site de l’hebdomadaire français Paris Match que cette troisième personne était « un des deux chauffeurs de Vespa qui a amené les tueurs, puis qui a voulu fuir en constatant l’importance de la riposte policière déjà sur place ».
Dans une interview publiée samedi sur le site de Paris Match, Béji Caïd Essebsi a par ailleurs admis qu’il y avait eu des « défaillances » dans le dispositif de sécurité. « En amont, la police et le renseignement n’ont pas été assez systématiques pour assurer la sécurité du musée. »

Il a cependant souligné que les services de sécurité « ont réagi de manière très efficace pour terminer rapidement l’attaque au Bardo, évitant certainement des dizaines de morts supplémentaires si les terroristes avaient pu déclencher leurs ceintures d’explosifs ».
Ce drame a révélé des ratés sécuritaires, deux jeunes lourdement armés ayant pu approcher le musée le plus prestigieux du pays, mitoyen du Parlement, et ouvrir le feu sur des touristes qui descendaient de leurs bus.

Première vidéo de l’intérieur du musée

Le ministère de l’intérieur a également diffusé samedi soir, sur sa page officielle Facebook, une vidéo tirée en partie de caméras de surveillance, montrant les tueurs déambulant dans le Musée du Bardo, kalachnikov à la main, au moment de l’attentat.
L’attentat du Bardo est le premier à atteindre des étrangers en Tunisie depuis 2002. C’est aussi le premier revendiqué par l’EI, qui sévit en Libye voisine, en Syrie et en Irak et compte des centaines de Tunisiens dans ses rangs.
Le président tunisien a déposé dimanche matin une gerbe devant le musée où, a-t-il dit, une stèle sera installée en mémoire des victimes « avec le nom de tous ceux qui ont disparu ».

lemonde.fr - le 22.03.2015


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