Assassinat des journalistes de RFI au Mali : un juge français doit bientôt enquêter

Le 2 novembre 2013, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI, étaient tués dans l’extrême nord du Mali, près de Kidal. Cinq mois plus tard, on ignore toujours ce qui s’est passé. Alors que l’enquête piétine, le parquet de Paris affirme, mercredi 26 mars, qu’un juge français sera désigné bientôt pour enquêter.

Lors d’une rencontre début 2014 avec les familles et leurs avocats, "il leur a été indiqué qu’au retour de la demande d’entraide internationale (…) une information judiciaire allait être ouverte au printemps 2014", a indiqué le parquet de Paris. "Exceptionnelle", cette demande "vise l’audition, après levée d’immunité, de fonctionnaires internationaux de la Minusma basés au Mali", a expliqué le parquet. Le procureur de la République de Paris, François Molins, s’est rendu les 26 et 27 février au siège des Nations unies à New York pour évoquer cette demande.

La famille veut être davantage informée
La famille et des proches de Ghislaine Dupont ont créé une association. Ils réclament des informations sur l’enquête. "Que s’est-il passé ?", questionne l’association dans un communiqué. Ils demandent aussi "que la famille puisse bénéficier de toutes les informations issues de l’enquête préalable" et à "être reçus par le Président de la République afin qu’il nous éclaire sur l’avancée des enquêtes des services dépendant de lui".

La famille et les proches de Ghislaine Dupont s’étonnaient aussi de l’absence de désignation d’un magistrat instructeur. "Nous appelons de tous nos vœux cette désignation depuis plusieurs mois", a expliqué au Monde Me Caty Richard, qui représente la famille de Claude Verlon. Elle seule nous permettra de jouer notre rôle de partie civile."

Selon le parquet, "les avocats ont eu copie de l’enquête au fur et à mesure des actes réalisés". Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué leur assassinat, le 6 novembre, dans un communiqué publié par l’agence de presse mauritanienne en ligne SaharaMedias. Toutefois, le mobile reste incertain et de nombreuses zones d’ombres demeurent. Certaines personnes semblaient, par exemple, avoir des informations précises, avant même que l’armée française ne retrouve les corps criblés de balles.

Reuters, 26.03.2014, francetv info


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