Glacier de Tête Rousse : les travaux ont commencé pour protéger Saint-Gervais

Des travaux de pompage de la poche d’eau située sous un glacier du massif du Mont-Blanc ont débuté ce mercredi. Une périlleuse entreprise destinée à éviter une inondation de la vallée de Saint-Gervais.

Après le forage réalisé mardi, une poignée d’hommes s’efforçaient à la mi-journée de faire fondre 40 mètres d’épaisseur de glace avec de l’eau chaude, à 3.200 mètres d’altitude, pour installer une première pompe d’une capacité de 50 m3/heure, espérant faire jaillir de l’eau avant le soir.

« Ces premiers mètres cubes sont les plus importants, ils vont permettre de sécuriser le chantier en faisant descendre la pression » dans la poche d’eau, a souligné le maître d’oeuvre, Nicolas Karr, chef du service de Restauration des terrains de montagne.

Ce forage vise une cavité de 25.000 m3, seule partie de la poche de 65.000 m3 à avoir été localisée avec précision. Mais le glaciologue Christian Vincent, du CNRS, espère « qu’en pompant ici on va pouvoir collecter l’eau qui se situe dans les autres cavités », par un jeu de vases communicants, pour la déverser dans les trois « égouttoirs » placés sur un glacier voisin.

D’ici la fin de la semaine, trois autres pompes d’une capacité de 80 m3 chacune vont être acheminées par hélicoptère sur le glacier de Tête-Rousse, à 3.200 mètres d’altitude, situé sur la voie normale d’ascension du Mont-Blanc et fréquenté par de nombreux touristes.

Elles fonctionneront 24 heures sur 24 jusqu’à la mi-octobre et mobiliseront quinze ouvriers, contraints de dormir sur place et placés sous la protection de deux guides de haute-montagne, postés en bas du dangereux couloir de Tête-Rousse qui surplombe le chantier.

En 1892, l’explosion d’une poche d’eau similaire à l’intérieur du glacier avait provoqué ce que les géologues nomment une « lave torrentielle », mélange d’eau, de graviers, de rocs, de terre et d’arbres, qui s’était répandue dans la vallée et avait tué 175 personnes.

En cas de rupture, elle pourrait s’écouler en 15 à 30 minutes et « près de 900 familles pourraient être concernées », selon Jean-Marc Peillex, le maire de Saint-Gervais-les-Bains.

A Saint-Gervais, « quelques personnes ont déménagé après l’annonce des travaux, peut-être par manque de confiance dans le système d’alerte (mis en place en juillet), tandis que d’autres prennent ça par-dessus la jambe », constate le maire.

AFP et Libération.fr / le 25 août 2010


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