Explosion de gaz à Lyon : un pompier mort et 40 blessés dont un grave

Une explosion de gaz jeudi dans le centre de Lyon, dont l’origine serait due à la mauvaise manipulation d’une canalisation, selon GDF, a entraîné la mort d’un pompier et fait 40 blessés, dont un grave, selon un dernier bilan fourni à 20h00 par la préfecture du Rhône.

La ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui s’était déplacée à Lyon aussitôt après l’annonce de l’explosion, a regretté pour sa part que "toutes les procédures de sécurité" ne soient "pas suffisamment prises en compte" dans ce type d’accident, comme cela avait été le cas en Seine-Saint-Denis, à Bondy et Noisy-le-Sec à l’automne.

Le 30 octobre dernier, une explosion, due à la perforation d’une conduite de gaz lors de travaux de voirie à Bondy, avait fait un mort et 52 blessés. Le 22 décembre, un immeuble s’effondrait à Noisy-le-Sec après la détérioration d’une canalisation de gaz lors de travaux sur la voie publique. L’accident avait fait cinq blessés.

Au cours d’un point de presse improvisé, la ministre a fait part jeudi de son intention de "renforcer avec les élus les conditions de sécurité" lors de la mise en place de canalisations de gaz.

A Lyon, selon GDF, c’est "une entreprise de travaux publics qui a endommagé (jeudi) une canalisation de gaz naturel".

"Nous avions transmis les informations et les plans à l’entreprise en charge des travaux sur la voirie mais cela n’a pas été suffisant", a déploré le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, dans une déclaration à l’AFP.

"Je vais demander aux responsables de la Fédération des travaux publics qu’on se retrouve autour d’une table et qu’on voit ce qu’on peut faire pour améliorer les relations entre les entreprises qui travaillent sur la voirie et GDF", a-t-il ajouté.

A la mi-journée, une fuite de gaz a d’abord été détectée cours Lafayette, dans le centre de Lyon, entraînant l’intervention des pompiers. L’un d’eux, âgé de 35 ans, père de deux enfants, se trouvait dans les sous-sols d’un immeuble pour tenter de déterminer l’étendue de la fuite quand il a été enseveli à la suite de l’explosion survenue une heure plus tard.

Des flammes ainsi qu’une gigantesque fumée noire se sont très vite échappées d’un immeuble proche de la chaussée où venait de se produire l’explosion.

Parmi les 40 personnes blessées, toutes transportées à l’hôpital, figurent treize pompiers et quatre policiers, selon la préfecture.

Un ouvrier de GDF, gravement atteint, souffre de lésions pulmonaires.

Une cellule de crise a été mise en place auprès des pompiers, très choqués après la mort de l’un des leurs.

Entre 500 et 1.000 personnes, qui se trouvaient dans six "îlots d’habitations" et de bureaux avoisinants, ont été évacuées dans un gymnase où elles ont été prises en charge par les services de la ville de Lyon, selon la préfecture. L’opération de relogement était en cours jeudi soir.

Au total, 160 pompiers et 190 policiers ont été déployés sur place. Ce n’est qu’en début de soirée, vers 20h00, que tous les foyers d’incendie ont pu être maîtrisés.

Selon le réseau de distribution de GDF, "l’alimentation en gaz naturel de 1.200 clients a été provisoirement interrompue".

Une enquête préliminaire a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident, a dit à l’AFP, en début de soirée, le procureur de la République de Lyon, Xavier Richaud. Il juge qu’il est encore trop tôt pour ouvrir une information judiciaire pour "homicide et blessures involontaires".

La Dépêche, le 28 février 2008.


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