Drame d’Allinges : le chauffeur "prêt à accepter ce que les familles attendent de ce procès"

Lundi 8 avril, au tribunal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), au quatrième jour du drame d’Allinges, le chauffeur a été rappelé à la barre, à la demande du juge, pour apporter des précisions sur ce qu’il a raconté vendredi 5 avril.

A l’issue de son témoignage, il a expliqué qu’il accepterait la décision attendue par les familles des victimes, leur assurant se sentir « responsable, fautif ».
« Quand je vois les images vidéo ça rend pas la même chose au volant d’un car. On aurait pu éviter ce drame si seulement… Si j’avais fait ça volontairement j’aurais pris la décision de passer sans chercher à m’arrêter. »

« Là je traversais tranquillement en m’engageant avec un car que je n’avais pas en main. Quand on a un véhicule qu’on vous a prêté on est obligé de prendre deux fois plus de précaution. J’ai voulu faire au mieux pour passer ce passage à niveau. »

« C’est sûr que ma responsabilité est engagée. Je n’ai pas voulu en arriver là. On peut critiquer, dire et si et si et si... les réponses on ne les a pas forcément. C’est quelque chose de terrible. »

« Ces enfants c’étaient les miens. Les enfants m’appelaient JJ, il espéraient toujours que ce soit moi leur chauffeur. Ça marque terriblement. »
« C’est un échec total. On ne vit pas pour mettre sa vie comme ça en l’air. On n’attend pas d’avoir 54 ans pour mettre sa vie en l’air. »
« Si seulement j’avais eu mon car ce jour là j’aurais pu voir autre chose que ce que j’ai vu ce jour là. »

« Du fond du coeur je m’excuse auprès des familles. Ce n’est vraiment pas voulu. Vivre avec ça c’est terrible. »

« Je voudrais m’excuser auprès de Mme Jandin (épouse du prof qui s’est suicidé, ndlr). Il y a eu une mauvaise interprétation. Quand j’ai dit que M. Jandin s’était levé ce n’est pas de sa faute. Il s’est levé, j’ai cru qu’il se passait quelque chose. Je ne voulais pas qu’il tombe. Je regrette la façon dont j’ai exprimé les choses. Je n’ai pas voulu dire du mal de M. Jandin. »
"Je me sens responsable, fautif"

« Je suis responsable, c’est moi qui suis au volant. C’est pas quelque chose qu’un veut après des années de conduite. Je suis tombé dans un piège. »
« On dit que j’aurais pu casser la barrière. C’est facile de le dire. Quand ça arrive, on se demande pourquoi cette barrière est là. »
« Aux familles, je veux dire que je vis ça avec eux. Je partage leur douleur. Jamais je n’aurais pu faire une faute même volontaire. Je ne me le serais jamais permis avec vos enfants. C’est comme si c’étaient les miens. Des enfants qui vous aiment et moi je les aimais. »
« Je me sens responsable, fautif, c’est quelque chose que je ne peux pas admettre de ma part. »

« Je suis prêt à accepter ce que les familles attendent de ce procès. Je ne peux pas dire mieux. »

Le chauffeur risque, au maximum, une peine de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

lemessager.fr, le 8 varil 2013,


Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes