Deux morts après un déraillement dans les Alpes-de-Haute-Provence

Deux personnes ont été tuées samedi après le déraillement d’un train au niveau de Saint-Benoit dans les Alpes-de-Haute-Provence. L’accident a eu lieu vers 11 heures. La ligne régulière, mais transportant beaucoup de touristes, relie les villes de Nice et Digne-les-Bains. L’accident s’est produit au milieu du trajet, dans un endroit isolé, recouvert de neige. Les images de la catastrophe sont impressionnantes.

L’une des deux victimes est de nationalité russe. Elle avait 49 ans. L’autre, âgée de 82 ans, était originaire de la région. Il y a neuf personnes blessées, dont une sérieusement sans que son pronostic vital soit engagé. Les 34 passagers du train ont été conduits dans un premier temps à la salle des fêtes d’Annot. Une vingtaine d’entre eux, indemnes, ont pu rentrer chez eux rapidement, tandis que huit des neuf blessés ont été conduits en ambulance à l’hôpital Saint-Roch de Nice. La neuvième personne, très légèrement blessée, n’a pas été hospitalisée.

Selon le sous-préfet de Castellane, Charbel Aboud, le conducteur du train est de son côté « très choqué ». « Il est blessé au niveau du nez et du bras », a-t-il précisé. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place. « Un inspecteur général sera nommé pour apporter un accompagnement et un suivi pour toutes les victimes et leurs familles », a également indiqué le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui s’est rendu samedi en fin de journée au chevet des victimes avec le président PS de la région PACA, Michel Vauzelle.

Selon le maire d’Annot, c’est un rocher de la taille d’une voiture qui s’est détaché de la montagne et qui a percuté le train, qui roulait à 30 km/h. « C’est au moment où le train passait qu’un éboulis s’est produit sur les rails et a provoqué son déraillement », confirme le vice-président du conseil régional Provence-Alpes-Côte-d’Azur délégué aux transports, Jean-Yves Petit. Le rocher a fini sa course une trentaine de mètres plus bas, arrachant de nombreux arbres sur son passage.

Un wagon est toujours sur la voie tandis qu’un autre se trouve dans une pente, retenu par des arbres.
« C’est comme si le rocher était tombé du ciel, comme un tremblement de terre », a confié un voyageur de 47 ans, Jean-Jacques Messaoud, qui a vu une victime avec la « carotide ouverte ». « J’étais tranquillement en train de me reposer à l’arrière du train. J’ai pas compris, j’ai été projetée sur la gauche et j’ai vu la première partie du train qui descendait dans le talus », a raconté Floriane Bonnet, une passagère prise en charge à la salle des fêtes d’Annot. « J’ai essayé de casser une vitre, mais j’ai pas réussi, alors je suis sortie par l’avant ». « On a vu de la fumée sortir de la première motrice. On a crapahuté pour sortir du train », a déclaré de son côté Patrice sur BFMTV, assurant que les secours étaient « arrivés au bout de cinq minutes ».

« Le secteur est assez isolé, mais d’importants moyens de secours sont engagés », a indiqué sur France 2 Emmanuel Clavaud, porte-parole de la Direction générale de la sécurité civile. Le plan Rouge, plan mis en place en cas de « nombreuses victimes », a été déclenché par la préfecture et les services de secours, pompiers et gendarmes notamment se sont rendus immédiatement sur les lieux. Au total, une centaine de pompiers et 32 véhicules ont été mobilisés ainsi que trois hélicoptères. « Tout est mis en oeuvre pour permettre de rendre le lieu sécurisé », ont affirmé les autorités, qui ont indiqué que des chiens spécialisés allaient passer sur les lieux pour poursuivre les investigations.

« Notre but va être de clarifier les circonstances » de l’accident, a déclaré le procureur de Digne-les-Bains. « Une enquête sera diligentée dans les plus brefs délais par les services de la Région qui exploite la Ligne des Chemins de Fer de Provence, dont les équipes sont toutes mobilisées », a indiqué le président PS de la région PACA, Michel Vauzelle. Le ministre des Transports a de son côté saisi le Bureau enquêtes accidents (BEA). Il a également rapporté que la voie avait été vérifiée le 14 janvier en raison des conditions climatiques.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a adressé ses « plus sincères condoléances » aux « familles et aux proches des victimes », dont il a appris le décès « avec émotion ». Le député UMP s’est rendu dans l’après-midi « aux Urgences du CHU Saint-Roch, où ont été rapatriés les blessés, afin de leur apporter tout (s)on soutien ».

La région subit alternativement des chutes de pluie et de neige depuis une dizaine de jours. L’action du gel et du dégel pourrait être à l’origine du détachement du rocher. Fin janvier, la ligne avait été interrompue par la région, par mesure de précaution. « Suite aux récentes intempéries, un ouvrage situé sur la commune de Chabrières a fait l’objet de dégradations importantes, précisait alors l’institution.

Ce train est l’un des plus originaux de France, ses 151 km empruntant 25 tunnels, une trentaine de ponts et viaducs à flanc de montagne, sur un parcours sinueux et vertigineux à souhait, très prisé des touristes.
C’est le premier accident mortel de train en France depuis celui de Brétigny-sur-Orge, en juillet 2013, dans lequel 7 personnes étaient décédées.

Reuters 08.02.2014, lefigaro.fr


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