Des mots pour les victimes de la passerelle

Sept ans après le drame, les victimes de la catastrophe du Queen Mary 2 et leurs proches se sont réchauffés le coeur au Jardin des plantes. Pour perpétuer le souvenir.

Sept ans déjà qu’ils sont tombés dans le craquement de cette improbable passerelle. Sept ans que les rescapés savent qu’ils n’oublieront jamais l’épouvantable chute et la mort des seize personnes qui les accompagnaient, ce samedi de novembre.

Ils étaient presque tous là hier devant la stèle du jardin des plantes qui porte les noms de ceux qui allaient travailler à bord où rêvaient de visiter le Queen Mary 2. Ceux qui ont perdu la vie sous la quille d’un paquebot géant. A 14 h et quelques minutes, a commencé l’hommage par un lâcher de pigeon, « comme les âmes envolées le 15 novembre 2003 », a commenté Daniel Bartolomé, qui organisait la cérémonie pour l’association des victimes en l’absence du président Yves Violette.
Cette année, la sirène de la ville n’a pas retenti comme habituellement. La municipalité ne l’a pas souhaité. Alors l’association a fait hurler une sirène enregistrée, par sa propre sono, « parce qu’on tient à ce symbole. Ce drame, c’est aussi celui des ouvriers. » De jolies gerbes ont fleuri le mémorial inauguré l’an dernier.

La cérémonie s’est offert deux respirations musicales émouvantes, une chanson aux paroles évoquant l’absence et une composition au violoncelle d’un musicien anglais venu à Consonances. Pour le reste, la sobriété l’a emporté. Avec comme toujours, des photophores, les mots poignants de Marlène Cassard, les yeux rougis des copines de Charlène et Céline, parties à 20 ans... La journée s’est poursuivie par une petite réception intime. « On a vécu pas mal d’étapes ensemble, et on a plaisir à se revoir », commentait Jean-François Hélin. L’association voudrait enfin s’impliquer davantage dans la prévention des accidents, une tâche qui n’est pas évidente.

Enfin, les victimes pourraient à terme être à nouveau entendu par un comité de suivi des accidents, comme le prévoit la loi. La Fédération nationale des accidents collectifs (Fenvac) travaille actuellement sur la réalisation d’une étude épidémiologique sur les suivis d’accidents.

Ouest-France Frédéric SALLE le 16 novembre 2010


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