Crash de la Vèze ; fautes et négligences pointées

La ténacité a payé. Cinq ans et demi après le crash aérien qui a coûté la vie à leurs proches, le 19 octobre 2006, les familles des victimes, parties civiles, et leurs avocats, ont été reçus par le juge d’instruction, qui leur a notifié les conclusions du rapport final d’expertise.

Une expertise demandée de longue date et obtenue de haute lutte par les familles, qui avaient réclamé des investigations exhaustives alors même que la justice semblait initialement se diriger vers un non-lieu.

Hier, les parties civiles regroupées au sein de l’association « AVEC Besançon » (Association des Victimes et de l’Entourage du Crash de Besançon), ont eu la satisfaction d’entendre l’expert pointer des fautes et négligences de la part de l’employeur du pilote défunt (qui n’avait pas les compétences requises pour prendre les commandes d’un tel avion), ainsi que de l’instructeur, qui n’a pas respecté le protocole de la formation et validé hâtivement son stage de qualification.

« C’est un peu comme si vous étiez embauché comme ambulancier alors que vous avez à peine le code et qu’on vous donne le permis après quelques heures de conduite seulement », résumait hier à la sortie d’audience Bruno Ramuz, président d’AVEC Besançon et père de l’un des deux médecins qui ont perdu la vie dans l’accident alors qu’ils se rendaient à Amiens pour prélever un foie en vue d’une greffe.

LE GÉRANT DE LA COMPAGNIE ET UN INSTRUCTEUR ENTENDUS PROCHAINEMENT

Selon M e Busy, du barreau de Reims, avocat des familles et de la FENVAC, Fédération nationale des victimes d’accidents collectifs, « il y avait un turn-over très important dans cette compagnie Flowair, que certains pilotes ont expliqué avoir quittée pour son manque de sérieux. Par ailleurs, d’autres compagnies ont indiqué ne pas avoir voulu intégrer le pilote en question en raison de son manque de qualifications ».

Le juge d’instruction en charge de l’affaire devrait ainsi entendre prochainement le gérant de la compagnie lyonnaise Flowair (actuellement en redressement judiciaire), ainsi que l’instructeur qui a validé le stage du pilote défunt. Avec, à la clé, de possibles mises en examen.

Pierre Laurent, Estrépublicain.fr - 16 mars 2012


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