Brétigny : une pièce défectueuse à l’origine du drame

Les conditions de la catastrophe ferroviaire de Bretigny commencent à s’éclaircir. La SNCF a confirmé dimanche l’hypothèse d’un choc entre l’éclisse, cette pièce métallique qui relie deux rails entre eux, et une partie du train Paris-Limoges.

Que s’est-il passé à Brétigny-sur-Orge ? Les premiers résultats des enquêtes montrent qu’il s’agit d’un problème matériel. Il semblerait qu’il s’agisse d’une pièce défectueuse. La SNCF a d’ailleurs confirmé dimanche l’hypothèse d’un choc entre cette pièce, l’éclisse qui maintient les rails entre eux, et une partie du train Paris-Limoges.

Un choc qui aurait provoqué le déraillement du train vendredi, peu après 17h, en pleine gare de Brétigny-sur-Orge, en Essonne. Le bilan de l’accident, est définitif : six morts âgés de 19 à 82 ans. Quatorze personnes blessées, dont deux très grièvement, étaient toujours hospitalisées dimanche, selon le préfet de l’Essonne, Michel Fuzeau.
Investigations à la SNCF

Place maintenant aux enquêtes pour comprendre comment une pièce de métal a pu se désolidariser du rail. Comment cette éclisse, une pièce de métal d’une dizaine de kilos, a pu faire dérailler un train de plusieurs tonnes. La police judiciaire, le Bureau Enquête Accident et la SNCF ont chacun lancé des investigations.

Toutes les éclisses contrôlées

En attendant, toutes les pièces similaires sont contrôlées. 700 agents de la SNCF sont mobilisés pour vérifier les 5000 éclisses que compte le réseau français. Une campagne de vérification qui va durer deux semaines en tout. « Il s’agit, explique sur RMC Pierre Izard directeur général délégué SNCF en charge des infrastructures, sur les aiguillages semblables, pas exclusivement le modèle de Brétigny mais ceux qui peuvent lui ressembler, d’aller vérifier les boulonneries, le bon serrage… par des équipes d’intervention qui sont prêtes à corriger immédiatement la situation si des anomalies sont constatées ».

« Nous connaissons le motif de cet accident, pas les causes »

Jacques Rapoport est président de Réseau Ferré de France (RFF). Pour lui, on ne peut pas encore expliquer les raisons de l’accident, toutes les possibilités sont envisageables. « Toutes les hypothèses qui pourraient expliquer pourquoi cette éclisse s’est détachée et s’est retournée, restent ouvertes. Nous n’avons pas d’éléments qui nous permettent de réduire, à ce jour, le champ du possible. Ce sont les enquêtes qui vont le déterminer. Nous connaissons le motif de cet accident, nous n’en connaissons pas les causes ».

« Toutes les hypothèses sont sur la table »

Didier Le Reste est l’ancien président de la CGT Cheminots et selon lui l’hypothèse de l’éclisse n’est pas la seule piste à suivre. Il estime qu’il peut y en avoir d’autres. « SNCF semble vouloir privilégier la piste de l’éclisse qui se serait désolidarisée et aurait volé comme ça au cœur de l’aiguille. Ça peut être une des hypothèses, encore faut-il expliquer comment les choses se produisent. Mais toutes les hypothèses sont sur la table. C’est pour cela que nous avons des enquêtes. Par rapport à ce que j’ai vécu à la gare de Lyon le 17 juin 1988, il faut attendre des semaines pour avoir les raisons réelles de l’accident ».

Tugdual de Dieuleveult avec P.Rigo - RMC.fr - 15 juillet 2013


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