Bobigny : un an de prison pour les fausses victimes des attentats de Nice

Un homme de 23 ans et une femme de 31 ans, qui s’étaient fait passer pour des victimes de l’attentat de Nice, ont été condamnés à deux ans de prison dont un avec sursis .

Ce mardi, le tribunal de Bobigny a condamné Stéphane D., 23 ans, et Angélique V., 31 ans, à deux ans de prison dont un an avec sursis. Ils s’étaient fait passer pour des victimes de l’attaque terroriste de Nice et avaient tenté de se faire indemniser auprès du fonds de garantie.

Le 14 juillet 2016, un camion fou vient de faucher des centaines de personnes sur la Promenade des Anglais. Au même moment, dans une villa à Cannes, Stéphane et Angélique découvrent l’horreur en direct à la télé. Sacha, le frère de Stéphane et Vera, la sœur d’Angélique, les ont invités à passer des vacances sur la Côte d’Azur. Les quatre amis se disent qu’ils pourraient aller faire un tour à Nice. Non pas pour porter secours aux blessés mais pour se faire passer pour des victimes de l’attaque terroriste. Vingt minutes après, ils se présentent devant la cellule de crise de l’hôpital Pasteur de Nice et déroulent leur scénario. Stéphane raconte à la police : « Je marchais tranquillement quand j’ai vu le camion à 15 m de moi. Je me suis mis à courir et j’ai reçu un coup sur le nez en évitant le camion ». Angélique, toute tremblante, surjoue la vacancière traumatisée.

Déjà une escroquerie après les attentats du Stade de France en novembre 2015

Beaux-frères et belles-sœurs déposent plainte quelques jours plus tard et se font enregistrer auprès du fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme et d’autres infractions (FGTI) pour obtenir une indemnisation. Sacha maîtrise bien le stratagème. Il a déjà escroqué le fonds d’indemnisation après les attentats du Stade de France en novembre 2015. (Lire encadré) Seulement, le fonds de garantie flaire l’arnaque et dépose plainte contre les quatre escrocs.

A l’audience, Stéphane, penaud, confesse sa participation tout en la minimisant. « J’ai fait ce qu’on me disait de faire. Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête », marmonne-t-il. Cet intérimaire, originaire de Montfermeil, n’a jamais été condamné. Il venait d’avoir son bac et sait qu’il risque gros. Dans les Alpes-Maritimes, son frère a écopé de 6 ans de prison (lire encadré). Plus sûre d’elle, Angélique charge le beau-frère emprisonné. « J’y suis allée parce qu’il insistait mais je ne suis pas une escroqueuse », jure la jeune femme.

Me Ozimek, avocat du FGTI, fustige « des actes immoraux à la limite de l’inhumanité ». Il demandera 1 € symbolique.
Le substitut du procureur rappelle le sinistre bilan de l’attentat niçois : 86 morts, 500 personnes renversées et 450 blessés. « Vous croyiez avoir gagné au casino », assène-t-il, avant de requérir 2 ans de prison assortis de 9 mois de sursis.

Le beau-frère et la belle-sœur déjà condamnés
Le 19 avril dernier, Sacha, 36 ans, et Vera, 29 ans, ont été condamnés respectivement à six ans et quatre ans de prison ferme pour tentative d’escroquerie aggravée. Ils avaient voulu se faire passer pour des victimes des attentats de Nice. Le tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) inflige une peine très lourde à ce couple qui n’en était pas à son coup d’essai. Au lendemain de l’attaque terroriste au Stade de France, le 13 novembre 2015, ils avaient réussi à se faire indemniser par le fonds de garantie en jurant qu’ils étaient devant le stade quand les kamikazes s’étaient fait exploser. Cette idée avait germé d’autant plus facilement dans leur esprit que deux membres de leur famille avaient été réellement victimes des terroristes. Une tante avait reçu 18 boulons dans le corps. Le stratagème avait fonctionné pour Sacha et Vera qui avaient perçu 30 000 € chacun. Pour cette escroquerie, ils avaient écopé de six et trois ans de prison en décembre 2016. Avant cela, ils auront eu le temps de réitérer l’arnaque, le 14 juillet 2016 avec Stéphane et Angélique
.

Source : Le Parisien
Date : 26/09/2017
Auteur : la rédaction

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes