Avenue Eiffel - Pour éviter d’autres drames

La quasi-totalité des onze familles, endeuillées par l’explosion de gaz qui avait détruit une partie d’un immeuble, au 145, avenue Eiffel était présente samedi matin, au pied du monument du Départ. Pour ces familles, leurs proches et tous ceux qui ont vécu de près ce drame, cette date du 4 décembre 1999 restera gravée.

Dans la mémoire collective, il y aura ensuite celle du 11 septembre 2001 et celle encore de la catastrophe d’AZF, survenue quelques jours plus tard. Trois événements qui n’auront d’autre lien que la douleur qu’ils ont engendrée.

Ces catastrophes collectives ont justement provoqué une résonance particulière dans le cœur de ces familles : « Ces images du 11 septembre et celles d’AZF nous ont fait très mal », nous confiait samedi, Sylvie Forest, présidente du 145 Avenue-Eiffel.

La douleur extrême de cette mère a provoqué cette rage de comprendre et finalement de s’engager dans un combat utile : « On fait un travail de prévention dans l’utilisation du gaz et on participe à un retour d’expérience sur chaque accident, avec la Fenvac. Les autorités nous écoutent et prennent en compte notre parole. C’est ainsi que cette année, on a obtenu des avancées sur les temps d’intervention des techniciens sur une fuite de gaz ». Comme une soixantaine d’autres associations, 145 Avenue Eiffel a effectivement rejoint la Fédération nationale des victimes d’accidents collectifs (Fenvac). Une fédération née en 1994 de la réunion de huit associations et qui offre à la fois une assistance aux familles et aux victimes et un cadre de réflexions et de propositions aux administrations. La Fenvac a également engagé un dialogue suivi avec les grandes entreprises créatrices de risques (Total, EDF, etc.)

Pour le représentant de la Fenvac, ce travail est important, car il permet d’affiner les procédures : « Il y a cinq mille accidents par an, à la suite de travaux publics sur des réseaux de gaz. On attend encore les procès, suite aux accidents de Bondy et de Noisy en 2007 et il y a eu celui du Cour La Fayette à Lyon, cette année. Il y a un travail de fond à faire pour obtenir une accélération des interventions et une plus grande précision dans la cartographie des réseaux ».

Dans la plupart des cas, ce sont des réseaux anciens de fonte grise qui sont à l’origine de ces accidents. Si les prises de conscience se font dans les administrations concernées, d’autres campagnes restent encore à mener : « Il faut maintenant mettre l’accent sur la sécurité dans les maisons ».

Si la plupart de ces familles trouvent ainsi la force de continuer, c’est à travers ce combat qu’elles puisent une nouvelle raison de vivre. Certaines n’ont malheureusement pas surmonté le choc psychologique des premiers instants, dix ans après. Elles sont suivies par les associations et les services municipaux de Dijon. « Heureusement, ça a bougé, car en 1999, on n’avait pas ces aides », déplore Sylvie Forest.


Travaux de prévention à Dijon

Le sénateur-maire, François Rebsamen, présent à cette cérémonie ainsi que de nombreux élus, a annoncé que dans le cadre de la prévention d’un nouvel accident, des travaux très importants étaient prévus prochainement, tout le long de l’avenue Foch et des deux côtés : « A la suite d’une explosion intervenue dans ce secteur, nos services ont constaté qu’il fallait changer toute cette partie de réseau. Le calendrier sera bientôt diffusé. Il s’agira de gros travaux qui occasionneront sans doute une gêne, mais c’est pour la sécurité de tous ».


Source : www.bienpublic.com
Article et photo de FRANCK BASSOLEIL f.bassoleil@lebienpublic.fr

Nous soutenir

C’est grâce à votre soutien que nous pouvons vous accompagner dans l’ensemble de vos démarches, faire évoluer la prise en charge des victimes par une mobilisation collective, et poursuivre nos actions de défense des droits des victimes de catastrophes et d’attentats.

Soutenir la FENVAC

Ils financent notre action au service des victimes